Le Cloud Foundry Summit Europe vient de débuter à Bâle en Suisse. Comme l’année dernière, la conférence est l’occasion pour la Cloud Foundry Foundation de montrer la puissance de la technologie dont elle mène les destinées et d’annoncer quelques nouveautés sur la plateforme.
La plate-forme Cloud Foundry fait moins de bruit que Kubernetes ou OpenStack mais reste une des composantes importantes dans la transformation numérique des entreprises. 61 % des grandes entreprises utilisent la plateforme. En France, Thales ou Orange sont les fers de lance de la communauté autour de la plateforme. 25 % des ETI et 14 % des petites entreprises font de même. Les utilisateurs affichent un niveau de satisfaction élevé avec un taux de 82 % d’approbation et de retours positifs.
Les points de satisfaction concernent la rapidité de développement apportée par la plateforme. En moyenne son utilisation permet de raccourcir le cycle de développement de 10 semaines et de réaliser des économies estimées à 100K$ par cycle de développement selon des chiffres fournis par la fondation. A 92 %, c’est la flexibilité et la possibilité de déployer sur des clouds différents qui emporte l’adhésion des utilisateurs. 48 %, soit près de la moitié de ceux-ci, travaillent déjà sur des environnements multiclouds. 49 % d’entre eux utilisent l’environnement d’AWS devant VMware vSphere (42 %), OpenStack (28 %) et Azure (26 %). GCP (Google Cloud Platform) vient juste derrière avec 23 %.
Cela s’accompagne d’une augmentation du nombre de développeurs sur la plateforme et du nombre d’applications développées dessus. Plus de 5600 services sont présents sur la marketplace de la plateforme. Cela en fait la plus large des librairies applicatives en ligne du monde open source. Au lancement il y a 2 ans le nombre de services proposés étaient de 580.
Abby Kearns, directrice exécutive de la Cloud Foundry Foundation, lors de son keynote ce matin.
2 nouveaux projets
La conférence est l’occasion pour rendre publics 2 nouveaux projets : Eirini et CF Containerization. Le projet Eirini, soumis par IBM et auquel IBM, SUSE et SAP ont apporté leur contribution, vise à permettre aux opérateurs et éditeurs de produits de se servir de Kubernetes comme d’un orchestrateur intrinsèque de conteneurs à Cloud Foundry Application Runtime. L’objectif du projet Eirini consiste à offrir aux développeurs une commande « cf push » leur permettant de pousser aisément une application en production en la superposant à Kubernetes.
Le projet CF Containerization, initialement mis au point par SUSE qui en a fait don à la Fondation, a pour objet de créer des packs de versions Cloud Foundry BOSH intégrés à des conteneurs et de déployer ces derniers dans Kubernetes. Le but poursuivi consiste à donner aux opérateurs les moyens de déployer Cloud Foundry Application Runtime dans les clusters Kubernetes en place.
Il existe aussi des projets axés sur le partage de fichiers-journaux et d’indicateurs de mesure, l’unification des interconnexions via des technologies comme Istio, et la synchronisation de catalogues de services compatibles avec l’API Open Service Broker (OSBAPI).
En marge de ces nouveautés, la fondation lance aussi un programme de certification des systèmes intégrateurs qui pourront, après avoir suivi le programme, afficher un logo sur le niveau de certification obtenue. Cette certification requiert un nombre d’ingénieurs certifiés sur la plateforme, de 5 à 10 selon la taille de l’intégrateur, démontrer des exemples de mise en œuvre ou de développement d’applications sur la plateforme, d’autoriser la fondation à inscrire ces travaux dans la Foundry et de démontrer son engagement dans la communauté.
Dans un autre programme Huawei Cloud compte désormais parmi les prestataires d’infrastructure de Cloud Foundry. C’est une nouvelle étape que franchit Huawei au sein de l’écosystème open source, quelque temps après avoir annoncé être devenu l’unique fournisseur certifié de technologies Cloud Foundry en Asie.