MWC19 : Du pliable mais ce n'est ni Samsung ni Huawei

Royole, un constructeur chinois, a été celui qui le premier à lancer un smartphone pliable, en octobre dernier. Nous avons pu mettre mettre la main sur le FlexPai, qui face aux fiches techniques impressionnantes des Fold et Mate X, a des airs de milieu de gamme du pliable.

Lancé en Chine en octobre dernier, le FlexPai n'est pas une nouveauté. Mais il est le premier smartphone pliable sur lequel nous parvenons à mettre la main. En effet, si les Samsung Galaxy Fold et Huawei Mate X sont exposés sur le salon, ils n'en sont pas moins gardés sous verre et seuls quelques heureux privilégiés ont eu la chance d'éprouver manuellement la flexibilité de leurs écrans.

Sur le papier, nous avons donc entre les mains une tablette de 7,8 pouces d'une résolution de 1920 x 1440 pixels et un ratio 4:3. La charnière au dos permet de plier l'appareil en deux, sans avoir à forcer tout en opposant suffisamment de résistance pour maintenir le smartphone plié. On a alors droit à deux écrans d'un peu moins de 4 pouces chacun pour des ratios respectifs de 16:9 et 18:9. Car le FlexPai arbore une large barre où sont disposés les deux capteurs photos du smartphone, de 20 et 16 mégapixels.

Lorsque déplié, l'APN se trouve au dos de la tablette. Notons qu'il est possible, en mode plié, de désactiver un des deux écrans afin d'économiser la batterie de 4000 mAh du FlexPai. Sous le capot enfin, un SoC Snapdragon 855 et, pour le terminal testé, 8 Go de RAM. Une version 6 Go est également commercialisée et, au choix, 128 ou 256 Go de stockage. Royole, le constructeur chinois derrière le FlexPai, est fier de clamer qu'il s'agit du premier smartphone pliable. Et comme on pouvait s'y attendre, il n'échappe pas à quelques erreurs de jeunesse.

Milieu de gamme

La première d'entre elles étant le manque d'intuitivité. Nous n'avons certes pas l'habitude de manipuler un smartphone pliable, et l'appareil est suffisamment robuste pour ne pas avoir à craindre de le briser en le pliant. Néanmoins, il faut l'avoir en main quelques minutes avant de comprendre, en mode plié, quel écran fait quoi, comment en changer l'orientation, comment réactiver celui éteint... Même le sympathique démonstrateur était parfois à la peine.

La faute peut-être à la surcouche pour Android Pie, Water OS, développée par Royole. Celle-ci ne semble pas totalement optimisée, d'où une latence sur certaines applications, ainsi qu'un manque de réactivité au tactile sur les parties incurvées. De même, on remarque à plusieurs reprises, mais pas à chaque fois, un lag lorsque l'on replie le terminal ou que l'on passe de l'écran « frontal » à l'écran dorsal. Un problème dont on nous explique qu'il n'est pas matériel et sera résolu par une prochaine mise à jour.

L'ensemble n'est pas parfait, mais il n'est pas désagréable d'utilisation. Le FlexPai reste un peu épais en mode plié pour être mis dans une poche, il pâtit d'un OS et d'applications qui ne sont pas vraiment adaptés à ce type de terminal et son écran ne brille pas par sa qualité. Pourtant, il est difficile de le clouer au pilori pour ses erreurs de jeunesse : le FlexPai est un premier pas et, s'il n'est disponible qu'en Chine, demeure avec ses 1400 dollars une alternative bien moins onéreuse que les Fold et Mate X.