Des faiblesses subsistent dans certains protocoles hérités de la 4G et même de la 3G. Le niveau de sécurité de la 5G sera-t-il à la hauteur des enjeux ? Quelques éléments de réponse ici.
Les débits de la 5G seront au moins 10 fois supérieurs à ceux de la 4G, mais ils augmentent aussi la puissance des attaques DDoS.
La téléphonie de cinquième génération est une technologie de rupture, dont l’ambition est de couvrir des usages bien plus larges que ceux de la 3G et de la 4G. À la convergence des communications mobile et fixe, elle pourra aussi bien servir à connecter un smartphone ou un véhicule en mode nomade, qu’un bâtiment ou encore des capteurs IoT en mode sédentaire. Selon ses principaux promoteurs, la 5G favoriserait ainsi l’émergence d’un monde où la connexion sans-fil serait la norme, et le filaire une exception. De quoi rebattre les cartes de la sécurité informatique, qui va devoir se concentrer de plus en plus sur la protection des communications radio, que ce soit en entreprise comme dans la vie quotidienne.
Une démultiplication des risques de sécurité
« Les enjeux de sécurité liés à la 5G vont bien au-delà de la téléphonie mobile. Ils sont proportionnels aux multiples usages attendus pour cette technologie », résume ainsi Viktor Arvidsson, directeur stratégie et innovation d’Ericsson France. Un avis partagé par Gwenael Rouillec, directeur cybersécurité de Huawei France : « La sécurité de la 5G est un enjeu global, touchant des domaines aussi variés que les transports, le bâtiment, la médecine ou l’industrie. La 5G a vocation à être omniprésente, la question de sa sécurité le sera tout autant. » Pour Zscaler, éditeur spécialisé en solutions de sécurité pour le Cloud : « La 5G pourrait s’imposer comme une connectivité unique, assurant les communications au bureau, à la maison, dans les transports… Cette démultiplication des usages, entraîne une démultiplication des risques de sécurité », estime Yogi Chandiramani, directeur technique EMEA.
Les premières expérimentations 5G en conditions réelles, qui débutent cette année dans près d’une vingtaine de collectivités françaises, laissent en effet présager des applications extrêmement larges. Les équipementiers évoquent les usages classiques de la téléphonie mobile, qui prennent cependant « une nouvelle dimension » grâce la 5G.
Côté téléphonie, les solutions de VoIP devraient ainsi largement se développer, prenant le pas sur les communications mobiles classiques. Côté data, l’accès à des services cloud devrait se généraliser en mode nomade, grâce aux débits de la 5G, au moins 10 fois supérieur à ceux de la 4G.