En Irlande, terre des sièges européens des géants américains, le RGPD a mobilisé tous azimuts le gendarme des données personnelles, qui est passé de 2500 plaintes reçues en 2017 à près de 7000 aujourd’hui.
Alors qu’Helen Dixon, la Data Protection Commissioner irlandais, a été aujourd’hui reconduite pour un nouveau mandat, la DPC livre un premier bilan d’un an sous l’égide du RGPD. Et, comme en France, l’autorité irlandaise n’a pas chômé. Premier fait notable, la substantielle augmentation d’effectif. De 85 salariés fin 2017 (et 27 quelques mois auparavant), l’équipe est passée à 130 aujourd’hui et vise les 200 collaborateurs d’ici à l’année prochaine.
Quand on pense que de notre côté du Vieux Continent, la Cnil rame pour obtenir quinze postes supplémentaires. Il faut bien avouer que la DPC justifie ses nouveaux effectifs par l’ampleur de sa mission. En 2017, le gendarme des données personnelles a traité environ 2500 plaintes. Sur l’année écoulée, ce chiffre a grimpé à 6624 plaintes.
11 enquêtes visant Facebook
Entre autres chiffres, 1206 DPO (Data Protection Officers) ont été nommés dans les entreprises et organisations irlandaises. 5818 brèches de sécurité et autres fuites de données valides ont été notifiées à l’autorité, qui a ouvert 54 enquêtes. 19 d’entre elles sont transfrontalières, 9 sur la base de plaintes, 10 par auto-saisine de la DPC. Surtout, 11 de ces enquêtes visent Facebook, WhatsApp et Instagram. Twitter, LinkedIn et Google font également l’objet d’enquêtes.
« Le RGPD est une nouvelle plate-forme puissante à partir de laquelle nous pouvons tous exiger et imposer des normes plus strictes en matière de protection de nos informations personnelles » écrit Helen Dixon. « La DPC est reconnaissante pour l'engagement positif et énergique que nous avons constaté de toutes parts en faveur du RGPD, en particulier de la part des consommateurs et des personnes concernées qui ont posé des questions sur le traitement de leurs données à caractère personnel sur leur lieu de travail ».