Le centre de recherche, pourtant client de Redmond depuis plus de vingt ans, va passer au libre. La recherche d’alternatives, en projet depuis l’an dernier, connait une brusque accélération alors que l’éditeur a révoqué le statut académique du CERN et le fait payer plein pot.
Quand le CERN parle de MAlt, il s’agit moins de whisky que de logiciels libres. Microsoft Alternatives est un projet né il y a un an, sur des bases fort pragmatiques : économiser de l’argent. Or le projet accélère. En effet, le CERN doit désormais payer les licences Microsoft. « Le CERN a bénéficié de conditions spéciales au cours des vingt dernières années pour l’utilisation des produits de ce fournisseur, le Laboratoire étant catégorisé jusqu’alors comme institut de formation » écrit dans un post de blog Emmanuel Ormancey, le directeur adjoint du CERN.
Mais depuis mars dernier, date anniversaire du contrat liant les deux parties, l’institut se voit contraint de payer ses licences au nombre d’utilisateurs, puisque « Microsoft a pris récemment la décision de révoquer le statut académique du CERN ». Ce qui a pour effet, selon Emmanuel Ormancey, de multiplier le coût des licences par 10. « Bien que le CERN ait négocié une augmentation graduelle de ces coûts sur dix ans, afin de se donner le temps nécessaire pour s'adapter, ces coûts ne sont pas soutenables ».
Mail et téléphonie
La solution ? Se débarrasser de Microsoft, dès que possible. Le CERN explique que MAlt vise à fournir « le même service à toutes les catégories d'utilisateurs du CERN », à conserver la main sur ses données et d’éviter « toute situation de dépendance avec nos fournisseurs ». Dont acte. Un site dédié est en place pour informer des dernières initiatives en date et coordonner les efforts du personnel. « Il va sans dire que des initiatives isolées gaspilleraient des efforts et des ressources » signale le directeur-adjoint.
Dès cette année, le CERN prévoit de tester un nouveau service e-mail. « Un service pilote va être mis en place. Tous les membres du département IT et les volontaires basculeront sur ce service cet été. La migration sera ensuite étendue, dans un second temps, à tout le CERN ». Bye Bye Outlook. Idem pour Skype for Business, le centre de recherche prévoyant de basculer certains utilisateurs vers « un service de logiciel téléphonique pilote ». D’autres solutions libres sont à l’étude, prévient le CERN.