Dans une longue interview parue aujourd'hui dans Les Echos, Thierry Breton, depuis 10 ans à la tête d'Atos mais aussi ancien ministre et ancien patron de France Télécom, fixe en quelque sorte le cadre des travaux de la nouvelle Commission européenne.
En avril 2016, Thierry Breton inaugurait avec Emmanuel Macron (alors ministre de l'Économie) le supercalculateur Bull Sequana.
« Jusqu'ici c'est surtout la politique de la concurrence qui a dicté sa loi et, parfois, elle a provoqué des désastres industriels ». Alors que la nouvelle Commission de Bruxelles va être constituée dans les prochaines semaines, Thierry Breton prend les devants. Il réclame une politique offensive de l'offre visant à favoriser le développement de grands acteurs européens aussi bien dans le domaine industriel que dans le numérique ou les supercalculateurs.
La confiance dans les réseaux sociaux s'est effondrée
Le savoir-faire d'Atos dans le paiement électronique (Worldline) lui permet aussi de commenter avec une certaine acuité la naissance de la cryptomonnaie Libra parrainée par Facebook. Il partage la méfiance de biens des institutions bancaires et politiques dont le Congrès américain. « L'ingrédient premier de toute monnaie, c'est la confiance. On peut avoir confiance dans les monnaies locales lorsqu'on a confiance dans les
Etats. Mais qui a confiance en Facebook aujourd'hui pour battre monnaie ? La confiance dans certains grands acteurs de l'Internet ou des réseaux sociaux s'est effondrée ces trois dernières années. Est-ce qu'un acteur qui a perdu la confiance de ses clients ou usagers pourrait avoir sa propre monnaie ? Personnellement, j'en doute. »
Lien vers l'article des Echos en ligne.