Depuis l’annonce de la cryptomonnaie Libra, gouvernements et régulateurs renâclent et s’interrogent sur ce projet porté par Facebook. Le patron du réseau social va s’évertuer à lever leurs inquiétudes en répondant aux questions des membres de la commission des services financiers de la Chambre des Représentants des États-Unis le 23 octobre.
Libra n’est pas encore lancée que de nombreux problèmes se posent pour Facebook. Outre la défection récente de Paypal, le projet de cryptomonnaie portée par le réseau social doit faire face aux réticences de nombreux gouvernements. Mark Zuckerberg s’apprête en conséquence à donner de sa personne. Il sera entendu le 23 octobre prochain par la commission des services financiers de la Chambre des Représentants des États-Unis.
On sait le patron de Facebook peu amateur de ce genre d’exercice, n’hésitant pas à décliner les requêtes de nombreux parlements. Ses rares auditions étaient généralement dictées par des situations de crise pour le réseau social, à l’instar du scandale Cambridge Analytica. C’est dire si, du côté de Libra, l’heure est grave, alors qu’il se murmure que Visa et Mastercard pourraient eux aussi se retirer du projet.
Se conformer aux législations nationales
David Markus, le responsable de la branche blockchain de Facebook, a lui été auditionné par le Comité du Sénat américain en charge des affaires bancaires. Il ressortait de cette session que le législateur américain s’inquiétait moins de la création d’un système financier privé susceptible de concurrencer le dollar que la réputation du réseau social entachée par les scandales à répétition en matière de confidentialité et de protection des données personnelles.
David Markus assurait que Libra sera conforme à l’ensemble de la réglementation américaine et ne saura être lancé avant que les législateurs américains ne soient rassurés, quand bien même la structure est localisée en Suisse. En Europe justement, ministres et autres officiels ont exprimé leur hostilité au projet : reste à savoir si Mark Zuckerberg viendra répondre aux questions des régulateurs de notre côté de l’Atlantique.