Deux anciens employés de Twitter soupçonnés d’espionnage pour le compte de l’Arabie Saoudite

Deux anciens salariés de Twitter ont été inculpés pour avoir accédé illégalement aux informations d’utilisateurs du réseau social et les avoir transmises à des officiels saoudiens.

Récemment, un cadre de Huawei faisait remarquer que, pour se livrer à de l’espionnage, il était bien plus simple de recourir aux bonnes vieilles méthodes, telles que payer les salariés d’une entreprise afin qu’ils servent de taupes, plutôt que de chercher à créer une backdoor dans son système informatique. La preuve par l’exemple avec Twitter.

Le ministère américain de la Justice a inculpé deux anciens salariés, un citoyen américain et un ressortissant saoudien, de la plateforme de microblogging, ainsi qu’un second ressortissant saoudien. Les mis en cause sont accusés d’avoir utilisé leur position au sein de Twitter pour accéder aux informations de certains utilisateurs et de les avoir transmises aux autorités saoudiennes. Etaient visées des critiques du gouvernement de Ryad et de la famille royale.

Des critiques du régime visés

Selon la plainte citée dans son intégralité par le Washington Post, en 2014 et 2015, Ryad a soudoyé ces deux employés de Twitter, l’un ingénieur, l’autre responsable de partenariat média. Ce dernier a, entre novembre 2014 et mai 2015, date de sa démission, accédé aux informations personnelles de deux utilisateurs, non identifiés dans la plainte, mais s’avérant être des critiques de la famille royale saoudienne pour lesquelles les autorités du pays avaient auparavant formulé des demandes d’informations officielles auprès de Twitter.

L’ancien ingénieur, recruté par un officiel saoudien en mai 2015, a pour sa part accédé sans autorisation et « en masse » aux données d’utilisateurs : ce sont quelques 6000 comptes qui étaient concernés, dont 33 pour lesquels Ryad avait là encore demandé à Twitter qu’il divulgue leurs informations. Noms, âges, adresses mails, adresses IPs, localisations et moult autres données ont ainsi été fournies aux autorités saoudiennes.