Alors que l’opération est bloquée par le fonds Elliott qui souhaite que Capgemini formule une proposition plus généreuse, Paul Hermelin a annoncé que l’ESN ne comptait pas relever son offre, tout en se déclarant confiant quant au succès du rachat.
Capgemini maintient à 14 euros par action son offre de rachat d’Altran, en dépit des pressions provenant de quelques actionnaires du spécialiste du conseil en ingénierie. Ceux-ci, menés par le fonds américain Elliott, qui détient un peu plus de 10% du capital d’Altran, estiment que le montant de l’OPA de l’ESN sous-évalue Altran. Si à la présentation du projet de rachat en juin ces 14 euros représentaient une plus-value d’un tiers de la valeur du titre, il est vrai que depuis Altran a repris des couleurs en bourse, dépassant cette barre des 14 euros.
Bilan, l’opération est pour l’heure bloquée malgré le feu vert des deux conseils d’administration, alors que l’OPA a été lancée en octobre avec l’accord de l’AMF, qui n’a pas fixé de date butoir. Elliott a néanmoins mandaté l’Adam, l’Association pour la défense des actionnaires minoritaires, afin qu’elle formule un recours devant la Cour d’Appel de Paris sur la régularité de la procédure. Son verdict est attendu d’ici avril prochain pour le jugement sur le fond.
14 ou rien
A Reuters, Paul Hermelin, le PDG de Capgemini, se dit confiant quant au succès de l’opération. Et fait savoir qu’il ne compte pas revoir son offre à la hausse. « J’ai lu le troisième trimestre d’Altran. Je n’ai rien vu qui me pousse à relever le cours » explique-t-il. Il n’exclut d’ailleurs pas de rencontrer Elliott, si de nouveaux éléments se présentaient. Cependant il souligne que si un accord n’est pas trouvé, Capgemini se retirerait : « on fera autre chose. Moi, j’ai d’autres idées. Le digital est tellement riche d’opportunités ».