Cybersécurité : faut-il externaliser son SOC ?

Devant le renforcement de la réglementation… devant aussi la recrudescence des cyberattaques… de plus en plus d’entreprises songent à se doter d’un centre d’opérations de sécurité.  Face aux coûts et difficultés de tels projets, l’externalisation apparaît comme la meilleure solution.

Le SOC d’Airbus CyberSecurity, à Élancourt (78), fonctionne en 24/7 et ce sont entre 70 à 80 personnes qui y travaillent pour le compte de 25 clients français, dont TV5 Monde, à la suite à la cyberattaque qu’a connue la chaîne en 2015.

C’est sans doute le dispositif le plus emblématique de la cybersécurité. Dans le monde des séries, ou du cinéma, les SOC (cyberSecurity Operations Center) représentent de grands centres de supervision, équipés de murs d’écrans où des dizaines d’analystes cherchent à débusquer les pirates informatiques qui se sont introduits sur le réseau d’une entreprise. Si cette image diffère quelque peu de la réalité, de plus en plus d’entreprises disposent maintenant d’un SOC afin de veiller à la sécurité de leurs systèmes informatiques. Ainsi, la loi de programmation militaire oblige les OIV (Opérateurs d’importance vitale) à disposer d’un SOC pour veiller à la sécurité de ces opérateurs d’importance vitale ; un SOC dont le fonctionnement doit être audité par l’Anssi. Si pour des acteurs tels que EDF, Orange ou les grandes banques françaises qui s’appuyaient déjà sur des équipes InfoSec imposantes, décrocher la certification PDIS (Prestataires de détection des incidents de sécurité) de leur SOC a du sens, c’est trop compliqué et coûteux pour les OIV et des entreprises modestes. L’externalisation s’impose naturellement.

C’est tout un marché de l’externalisation des SOC qui s’est mis en place ces dernières années : le marché des MSSP (Managed Security Service Provider). On y trouve tous les poids lourds de la cybersécurité en France, dont Atos, Capgemini, Airbus, Thales qui ont – ou vont – décrocher cette qualification PDIS de l’Anssi, mais aussi des acteurs plus modestes. Ceux-ci ne visent pas nécessairement une qualification de l’Anssi car le marché des MSSP dépasse aujourd’hui la sphère gouvernementale/défense, comme l’explique Hugo Madeux, directeur de la Business Unit Security chez IBM France : « Le marché français des MSSP va bien au-delà des seuls OIV. Ceux-ci sont sans doute les premiers à y aller. Les banques ne sont pas allées vers l’externalisation et les MSSP dans un premier temps, mais elles y viennent après coup. »