Junior, senior, profil technique, profil business, avec ou sans diplômes… les ESN font feu de tout bois pour recruter leurs consultants. La digitalisation des entreprises les confronte en effet à une grande variété de projets. Et pour y répondre, elles ratissent très large. Tour d’horizon des nouvelles tendances de recrutement dans les ESN.
Les profils business sont autant recherchés que les profils techniques.
La transformation numérique des entreprises pousse les ESN (Entreprises de services du numérique) à repenser leur politique de recrutement. La multiplication des projets de digitalisation, lesquels gagnent progressivement tous les secteurs d’activité, entraîne mécaniquement une augmentation des volumes d’embauches dans ces sociétés de services du numérique. « Il y a neuf ans, quand je suis arrivée chez Accenture, nous recrutions un millier de nouveaux collaborateurs par an. Aujourd’hui ce chiffre a grimpé à 1 500 », souligne Florence Real, directrice du recrutement France et Benelux. Cette tendance à la hausse des recrutements se retrouve chez bon nombre d’acteurs. Alten, par exemple, devrait avoir recruté 4 100 nouveaux collaborateurs en 2019, contre 3 800 l’année dernière. « La transformation numérique est un phénomène de fond. Ce mouvement s’accélère et les entreprises augmentent leurs investissements dans les nouvelles technologies pour se différencier et gagner en efficacité », commente Émilie Trappler, responsable Recrutement ingénieurs – Système d’information réseau et Télécom chez Alten.
Mais la principale conséquence reste la recherche de profils toujours plus variés. Les projets de transformation numérique sont en effet très protéiformes. Certaines entreprises vont partir de zéro et chercher auprès des ESN des prestations de conseil et d’accompagnement, avant même des compétences techniques. Ces projets requièrent d’abord des consultants « fonctionnels » qui vont identifier les besoins de l’entreprise et l’aider à élaborer les axes stratégiques de sa digitalisation. Ensuite, des équipes opérationnelles prennent le relais.
Pour ce type de mission, les ESN doivent disposer d’une grande variété de profils, allant du chef de projet au business analyst en passant bien entendu par des informaticiens et des ingénieurs. « Notre secret, c’est la constitution d’une équipe d’experts complémentaires, intégrant des consultants pour leur expertise métier et sectorielle et leur capacité à mettre en place la stratégie gagnante, ainsi que des architectes solutions, des développeurs, des data scientists, ou encore des spécialistes de l’UX et du design en fonction des besoins », explique Emmanuel Legros, directeur du Recrutement pour l’activité services ingénierie et industrie de Capgemini en France. « Il n’existe pas de profil qui convienne à tous les projets. Nous misons donc sur des profils complémentaires, qui nous permettent de mener des projets complexes de bout en bout. »