Après avoir engagé des poursuites contre Nginx, accusant le créateur de la technologie de serveur web de l’avoir lésé, Rambler fait en partie machine arrière. Une décision motivée par la levée de boucliers dans le monde de l’open source, et sous la pression de son actionnaire principal. Mais la procédure au civil, elle, se poursuit.
A l’annonce de la perquisition visant les locaux russes de Nginx, la communauté IT russe a sorti les griffes. Rambler, le groupe à l’origine des poursuites visant le serveur web le plus utilisé, a été abondamment critiqué en Russie et à l’international. Même l’ancien CEO de Rambler n’a pas mâché ses mots à l’encontre de la manœuvre, tandis que de nombreuses voix dénonçaient des poursuites à but purement lucratif.
En effet, depuis son lancement en 2004, Nginx n’a guère attiré l’attention de Rambler, quand bien même le code a été développé par l’un de ses salariés. Si le groupe pose désormais plainte, c’est uniquement du fait du rachat plus tôt cette année de Nginx Inc par F5 Network, pour 700 millions de dollars. Rambler aurait été attiré à l’odeur de cet argent, dénonce l’un des cofondateurs de Nginx.
L’odeur de l’argent
Face aux retombées médiatiques négatives, Rambler a soudain changé son fusil d’épaule. Sberbank, son actionnaire principal, qui niait par ailleurs avoir été informé de la plainte avant que la nouvelle de la perquisition ne soit connue, a convoqué lundi une réunion du conseil d’administration du groupe, lors de laquelle a été voté à l’unanimité l’abandon des poursuites au pénal.
En outre, Rambler a annoncé couper tout lien avec Lynwood Investments, l’entreprise chypriote qui avait enquêté sur la violation présumée de la propriété intellectuelle de Rambler par Nginx Inc. Néanmoins, le groupe ne lâche pas l’affaire, puisqu’il entend faire reconnaitre ses droits sur le code source de Nginx, mais en se contentant d’une procédure au civil.