Récemment Decathlon s’est réinstallé aux États-Unis. L’entreprise est revenue avec un œil neuf et de nouvelles idées dans ses magasins de San Francisco – et de Montréal – pour réinventer le système informatique de l’entreprise. Le maître mot de cette réinvention : API. Avec l’aide de Mulesoft, la plate-forme d’intégration d’applications de Salesforce.
Après un premier essai sur le marché américain, Decathlon est revenu il y a trois ans avec un œil neuf pour s’attaquer au plus important marché du sport loisirs dans le monde. Le défi est d’importance car peu de marques étrangères réussissent sur le sol américain. La concurrence est rude pour y emporter les achats des sportifs urbains. Outre les magasins des grandes marques de sport, comme Nike ou Adidas, le marché est aussi plein de revendeurs de niche sur le jogging, le vélo, ou qui proposent des magasins concepts autour de l’activité extérieure comme Sport Basement. La marque parie sur son mix technicité/qualité/prix pour se faire une place sur ce marché difficile.
Le but était aussi d’appliquer de nouvelles idées et méthodes pour réussir sur ce nouveau marché mais aussi de transformer et de rénover l’informatique de l’entreprise dans son ensemble pour affronter de nouveaux usages de consommation et de nouvelles approches multicanales pour répondre aux comportements des consommateurs.
Onze API réutilisables
Tony Leon, directeur informatique et technique de Decathlon aux États-Unis, indique que les nouveaux usages vont « vers la location, la souscription avec des clients qui passent d’un canal de vente à l’autre ». Pour répondre à ce défi tout en maintenant l’image de la marque de Decathlon, Tony Leon a souhaité développer un système très modulaire connecté par des API pour travailler avec des services comme Stripe pour le paiement ou le calcul des taxes lors de ce paiement, et des connecteurs spécifiques pour le système en place au siège en Europe. Actuellement il utilise onze API réutilisables.
Ce nouveau système se concrétise par un système de paiement en magasin sans ligne de caisses. Le client place ses achats dans un panier qui passe un coffret où se trouve un lecteur de tag RFID, lequel calcule à la fois combien le client doit payer mais aussi qui désactive la sécurité du capteur pour sortir du store. L’employé du magasin fait alors payer le client qu’il a accompagné tout au long de sa visite pour lui prodiguer conseils ou idées d’achats complémentaires au produit choisi.
Le paiement se réalise par téléphone ou par carte car les paiements en espèces ne sont pas acceptés. Le système est déjà en place dans un autre magasin, à Emeryville en Californie. De plus, si un produit souhaité par le client est en rupture, il peut suivre en temps réel sa disponibilité sur les différents écrans présents dans le magasin. Autre idée, des robots autonomes pourraient remplir les missions d’inventaire, mettre à jour les stocks et indiquer où le produit se trouve dans le magasin et la quantité exacte disponible.
Toutes ces expérimentations, en termes de services et de méthodes nouvelles de vente, ont vocation à être réimplantées dans les Decathlon partout dans le monde.