Le FIC s'est ouvert hier et attend quelque 13 000 visiteurs. Avant le début des conférences plénières et des visites des ministres et élus, nous avons pu faire le point sur ce qu'est devenu la grand messe lilloise de la cybersécurité avec son organisateur, Guillaume Tissier, directeur général du CEIS.
Le Forum international de la cybersécurité évolue cette année, passant de deux à trois jours de salons. Un choix que l'on doit à la forte affluence, 30% de participants en plus comparé à 2019 : 12 à 13 000 personnes sont attendues, dont 3 000 visiteurs étrangers, là aussi « en forte augmentation » nous explique Guillaume Tissier, directeur général de CEIS. Sans compter les « side events », le FIC, ou du moins le Grand Palais de Lille, accueillant en parallèle l'ID Forum, dédié à l'identité numérique, le Coriin (Conférence sur la réponse aux incidents & l’investigation numérique), Cybergov...
Lors de cette seconde journée, un bon nombre d'annonces devrait être faites dans le sens de la structuration de l'écosystème. Signature du contrat du comité stratégique de filière industrie de sécurité, évolution du projet de Cyber Campus, partenariats divers et variés, engagements du gouvernement, etc. « Un foisonnement d'initiatives » insiste Guillaume Tissier, car le sujet est porteur. « De mon point de vue, tout cela va dans le bon sens. La priorité, c'est cette notion d'écosystème : la réponse aux problèmatiques de la cybersécurité doit être coopérative, on a en France un vrai sujet d'intelligence collective ».
Problèmes de commandes et d'investissements
Et le FIC est probablement le lieu le plus adapté à l'heure actuelle, ou plus modestement, pour paraphraser le patron de CEIS, essaie du moins de participer à cette intelligence collective. En effet, il ne s’agit pas seulement pour des éditeurs « d'y vendre leurs solutions aux utilisateurs finaux » mais d'y discuter avec ceux qui sont, à l'extérieur du Grand Palais, leurs concurrents, mais aussi des labos, des universités... « On partage ce caractère avec le projet de Campus Cyber » porté par Michel Van Den Berghe, assure Guillaume Tissier.
Un campus qui, on le sait, fait débat. Mais pour l'organisateur du FIC, « il faut aligner les planètes motrices et ne pas attendre d'avoir un alignement parfait de toutes les planètes. Je pense qu'on peut y arriver, je suis assez confiant ». Mais, car il y a toujours un mais, tout n'est pas rose et certains obstacles risquent de faire trébucher cette belle intelligence collective.
« On souffre d'un déficit de mobilisation en termes de politique industrielle sur la commande publique et privée : le CAC40 et les pouvoirs publics ne jouent pas aujourd'hui le rôle d'entraînement qu'ils devraient avoir ». Côté investissements aussi, la France, et plus largement l'Europe, « reste bien en deça de ce qu'il se passe ailleurs ». Un petit milliard levé de notre côté de l'Atlantique, quand six milliards ont été levés dans le secteur de la cybersécurité aux Etats-Unis. « L'investissement est un vrai sujet sur lequel il faut motiver » conclut Guillaume Tissier.