Les élections municipales des 15 et 22 mars annoncent une question essentielle pour les échéances à venir : quelle place pour les outils numériques dans l’univers politique français ? Des start-up américaines aux logiciels libres français, chaque parti fait son choix.
Pour Paula Forteza, candidate dans le XIXe arrondissement de Paris sur la liste de Cédric Villani, il est peut-être temps de faire rentrer « les devs et les data scientists » dans les mairies.
Quel est le point commun entre la campagne de Donald Trump pour la Maison Blanche en 2016, celle du Brexit (pro et anti) également en 2016 et celle de La République en Marche pour les législatives de 2017 ? La réponse tient en une start-up à l’impact massivement déterminant dans ces trois raz-de-marées politiques : NationBuilder. À l’origine de cette pionnière des civic tech fondée en 2009 à Los Angeles, on trouve Jim Gilliam, ancien ingénieur logiciel pour le moteur de recherche Lycos dans les années 90, et Joe Green, ni plus ni moins que l’un des colocataires de Mark Zuckerberg à Harvard.
NationBuilder fonctionne selon un principe très simple : faciliter l’accès aux données publiques des électeurs et ainsi permettre à ses clients de mieux construire leur campagne. Cela passe par le développement rapide de sites web sur des thématiques porteuses, le ciblage de quartiers ou de communautés comportant de fortes chances de rallier une cause, ou encore la collecte de micro-dons formant, au final, une somme souvent non-négligeable.
À titre d’exemple, en 2017, NationBuilder a permis à la République en Marche de lancer un réseau de plus de quatre cents sites web en quelques jours, un pour chaque candidat, avec le succès que l’on connaît.