L’impact de la propagation du coronavirus à travers le monde ne s’est pas fait attendre dans l’industrie de la tech. Des interruptions de production en Chine, aux annulations d’événements internationaux, en passant par la chute des ventes, les pertes se chiffrent déjà en milliards de dollars.
Les développements de nouveaux produits technologiques sont à l’arrêt et le fonctionnement des services web pourrait à terme être menacé par la hausse du trafic due aux mesures de confinement. Dans le même temps, les activités de certains acteurs du secteur technologique comme les spécialistes du télétravail, les éditeurs de solutions de collaboration, les e-commerces ou encore les services plateformes de divertissement en ligne battent leur plein…
Apparu au mois de décembre 2019 en Chine, le coronavirus COVID-19 a infecté à ce jour près de 200 000 personnes dans le monde. Au-delà de la crise sanitaire qui s’amplifie de jour en jour, les conséquences économiques s’annoncent dévastatrices dans de nombreux secteurs d’activité, dont celui de la high-tech. Le cataclysme a débuté lorsque le gouvernement chinois a pris des mesures de quarantaine fin janvier puis de confinement général mi-février de la population de Wuhan dans la province d’Hubei. La décision à provoqué la fermeture de nombreuses usines en Chine, puis dans d’autres pays comme la Corée du Sud qui fut durant plusieurs semaines le second pays le plus touché par l’épidémie.
La production de smartphones, d’ordinateurs, de moniteurs, d’objets connectés, de stations 5G, de fibre optique, de circuits intégrés, de batteries, ou encore d’innombrables pièces destinées à des usines d’assemblage est impactée de plein fouet. Lorsqu’elles ne sont pas fermées, les chaînes de production tournent désormais au ralenti dans les quatre coins du monde. La productivité dégringole forçant des géants comme Apple, Huawei, Samsung et bien d’autres à reporter le développement de leurs nouveaux produits. Apple estime qu’il y aura sans douter des pénuries d’iPhone et table déjà sur de sérieuses pertes financières pour 2020. Selon un rapport publié par TrendForce, la production mondiale de smartphone devrait diminuer de 12 % rien que pour le premier trimestre 2020. D’autres secteurs, comme la fibre optique dont 25 % de la production mondiale est faite à Wuhan devrait accuser des baisses financières abyssales.
Annulations en cascade
Le mois de février a été marqué par les premières annulations de grands événements internationaux. À commencer par le fameux Mobile World Congress qui se déroule chaque année à la fin du mois de février à Barcelone et qui réunit plus de 400 000 visiteurs. Cette annonce qui avait fait l’effet d’une bombe n’était pourtant que la première d’une longue série d’annulations. Au total, c’est plus d’une trentaine d’événements internationaux de l’industrie de la tech qui ont été annulés tout au long de l’année, dont Google I/O, Facebook F8, Game Developers Conference, Laval Virtual, Microsoft Build, Apple WWDC, E3, etc. Certains rendez-vous ne sont pas complètement annulés et seront diffusés sous la forme de vidéos sur Internet. La pandémie va sans doute permettre de faire naître de nouveaux modèles pour réunir virtuellement des personnes du monde entier. Pour l’heure, ces annulations inédites vont forcément avoir d’importantes conséquences sur le business et le développement de nouveaux services et de produits en 2020.
Le boom du télétravail
Dans un contexte de confinement, le gouvernement a en effet exhorté les personnes qui le peuvent à à télétravailler. Si certaines sociétés avaient déjà mis en place des solutions matérielles et logicielles de travail à distance, d’autres doivent s’organiser dans l’urgence. Il faut dire qu’avant la crise sanitaire, un grand nombre d’entreprises rechignait encore à déployer des solutions de télétravail. Elles sont aujourd’hui contraintes de s’adapter au plus vite pour poursuivre leur activité. Les géants du marché de la visioconférence et des outils de collaboration en ligne se mobilisent et multiplient les annonces de gratuité d’accès à leurs services.
C’est le cas des grands éditeurs de solutions comme Teams (Microsoft), Hangouts (Google), Webex (Cisco) ou encore Slack qui ont vu leur trafic augmenté de plus de 50 % depuis la fin du mois de janvier. Microsoft a notamment pris des mesures pour aider les particuliers, les indépendants ou les TPE durant le confinement en leur permettant d’utiliser la version gratuite de Teams sans limite de temps. Les organisations qui ne disposent pas d’Office 365 (incluant Teams) peuvent utiliser la version d’essai gratuitement durant une période exceptionnelle de 6 mois. Même son de cloche du côté du leader mondial de la visioconférence Cisco qui a annoncé avoir étendu les fonctions de son offre gratuite Webex dans le monde entier. Reste à savoir si les infrastructures des opérateurs de télécommunication vont résister à l’usage du travail massif du télétravail et l’augmentation de l’activité internet en général.
« Adopter les outils cloud de collaboration pour rester agile »
Sébastien Ricard, cofondateur de LumApps (une solution de communication numérique pour l’entreprise) vante les mérites des technologies collaboratives.
« Il est, heureusement, déjà bien ancré dans les mœurs que la transformation numérique est une étape cruciale pour le développement des entreprises et a notamment un impact sur le bien-être des employés et leur productivité. Les outils numériques ont en effet pour objectif de fluidifier la collaboration entre les employés, de répondre à leurs nouveaux besoins de flexibilité, mais aussi de limiter le turn-over. Les outils de collaboration dans le cloud sont de plus en plus répandus pour faire face à la tendance grandissante du travail à distance. Lorsqu’une crise survient, les entreprises qui ont instauré une plateforme de travail numérique sont les mieux équipées pour faire face et maintenir leur productivité : les collaborateurs ont adopté et appliquent déjà au quotidien les méthodes de travail qui leur permettront de poursuivre leur activité même si leur présence sur leur lieu de travail est limitée. Lorsque les salariés doivent limiter les rencontres physiques, les chefs d’entreprises peuvent ainsi activer les outils de collaboration numérique pour faciliter les processus, comme les suites collaboratives de partage des connaissances (Office 365 et G Suite), la vidéoconférence (Microsoft Teams, Google Meet), les outils de fichiers collaboratifs (OneDrive, SharePoint Online, Google Drive), les canaux de communication en temps réel (Microsoft Teams, Slack, Google Hangouts), et les intranets sociaux. Au-delà de permettre à l’entreprise de ne pas perdre en productivité et aux collaborateurs de mener à bien leurs missions quotidiennes, les technologies collaboratives permettant le travail à distance peuvent en parallèle servir de support à la surcommunication en temps de crise, qui s’impose comme une absolue nécessitée. »
(à suivre)