Faire du neuf avec du vieux ! Cette formule semble avoir guidé Apple pour développer son nouvel iPhone SE, annoncé il y a quelques jours. Visuellement, il reprend en effet le design de l’iPhone 8 avec l’écran Retina HD de 4,7 pouces. Le capteur photo grand angle de 12 Mpx est également semblable à celui de l'iPhone 8, tout comme le capteur Touch ID. La principale nouveauté : l’intégration du processeur A13 Bionic, le plus puissant du marché des smartphones, qui équipe déjà les modèles haut de gamme iPhone 11 et iPhone 11 Pro.
Cette combinaison permet à la firme à la pomme de proposer son nouvel appareil à partir de 489 euros. Une stratégie commerciale qui tranche avec les récents produits très haut de gamme commercialisés à plus de 1000 euros. Pourquoi ce virage vers l’entrée de gamme ?
La pandémie du Covid-19 ne serait pas étrangère à ce choix. « Le SE cible un consommateur dont le portefeuille est potentiellement aminci par le récent ralentissement économique », estime Yung Kim analyste chez Piper Sandler, cité par nos confrères de S&P Global.
Selon d’autres analystes, Apple ciblerait des marchés émergents à forte croissance où ses modèles haut de gamme ne correspondent pas au gros de la demande. Il s’agirait notamment de l’Inde, qui est désormais le deuxième marché mondial des smartphones, derrière la Chine. Un marché sur lequel Apple fait figure de challenger, derrière des Xiaomi ou Samsung.
Étendre la base de clientèle
Le nouvel iPhone SE serait également un moyen de développer la base clientèle d’Apple pour vendre des services en ligne, sans gagner forcément d’argent sur le matériel. « Compte tenu de son prix (l'iPhone SE) ne devrait pas avoir un impact significatif sur les finances d'Apple, mais pourrait aider à élargir la base installée, ce qui sera utile à long terme pour les revenus des services d'Apple », a ainsi déclaré James Cordwell, analyste chez Atlantic Equities, selon Reuters.
Même son de cloche chez Loup Ventures. Pour son analyste Gene Munster, l’iPhone SE est un moyen pour Apple de renforcer son écosystème en amplifiant l'intérêt pour d'autres produits, tels que les AirPods et l'Apple Watch, ainsi que ses services. « Miser sur le matériel et des services diversifiés est le fondement d'une plus grande visibilité des revenus à long terme », a-t-il déclaré, selon S&P Global.
Au final, le nouvel iPhone SE serait « un petit pas dans la bonne direction pendant une période sombre », résume pour sa part Daniel Ives, de Wedbush Securities, cité également par S&P Global. L'analyste prédit qu'Apple expédiera entre 20 et 25 millions d'unités de l'iPhone SE dans les six à neuf prochains mois.