Selon Bouygues Telecom, son concurrent SFR ralentirait les déploiements de la fibre optique dans les territoires moyennement denses en pratiquant des tarifs prohibitifs de location de lignes par les autres opérateurs.
D’après des informations rapportées par La Tribune, SFR a récemment augmenté ses tarifs permettant aux autres opérateurs d'accéder à ses réseaux fibre dans les villes moyennes et les périphéries des grandes agglomérations. Au 1er février dernier, la location mensuelle d'une ligne SFR par un opérateur tiers est ainsi passée de 16,40 à 16,73 euros.
Une augmentation tarifaire qui aurait « irrité l'état-major de Bouygues Telecom », rapporte le quotidien financier. L’opérateur de Martin Bouygues a donc déposé, il y a plus de deux mois, une demande de règlement de différend auprès de l'Arcep.
L’Arcep va mettre les points sur les "i"
Lors d’une récente prise de parole avec des collectivités, Sébastien Soriano, président de l'Arcep, avait effectivement évoqué l’affaire à demi-mots : « Il y a aujourd'hui, dans les zones privées, un travail en cours de l'Arcep, puisqu'un des grands opérateurs qui déploie la fibre a des pratiques tarifaires qui posent question (…) Je veux dire que nous y travaillons. L'Arcep ne laissera pas de passager clandestin dans le système. Elle ne laissera pas un acteur profiter de la situation pour pratiquer des prix plus élevés en ayant instauré un monopole privé. Comptez bien sur l'Arcep pour remettre les points sur les "i" à ce sujet. »
Selon une source proche du dossier, citée par La Tribune, les griefs de Bouygues Telecom ne seraient cependant pas totalement justifiés. Elle estime notamment que Bouygues Telecom aurait pu choisir de coinvestir, au moins en partie, avec SFR, au lieu de recourir uniquement à la location de lignes. L’opérateur paierait ainsi un manque d’investissement dans sa propre infrastructure, ce qui le rendrait tributaire de ses concurrents.
Bouygues Telcom et SFR n’ont pour l’instant pas communiqué officiellement sur le sujet.