Annoncée en février, l’opération à 7,8 milliards d’euros connaît quelques contretemps. En cause, les autorités européennes de la concurrence qui s’inquiètent du rapprochement des deux géants du paiement. Worldline risque de devoir faire des concessions.
L’opération est de grande ampleur pour celle qui n’était, un an auparavant, qu’une filiale d’Atos. En février dernier, Worldline, récemment devenue une société indépendante, annonçait sa volonté de s’emparer d’Ingenico. Montant du rachat : 7,8 milliards d’euros. Au moment de leur scission, Atos explique que Worldline "bénéficiera d’une capacité renforcée à participer à la consolidation de l’industrie européenne des paiements".
Sa filiale dédiée aux paiements électroniques avait déjà été renforcée par l’acquisition de l’entreprise suisse SIX, et poursuivait en solo son bonhomme de chemin. Et par consolidation, l’annonce du rachat d’Ingenico allait dans ce sens : le rapprochement permettrait la naissance d’un champion européen dans le secteur des paiements électroniques, et du quatrième acteur mondial, fort de 20 000 salariés, présents sur 50 pays, d’une clientèle d’un million de commerçants et 1200 banques et autres institutions financières.
Champion européen
Toutefois ce rachat inquiète, en premier lieu les autorités européennes de la concurrence. A en croire Reuters, la Commission européenne n’exclut pas d’enquêter sur les conditions et conséquences de l’opération, à moins que Worldline ne parvienne à la rassurer. L’entreprise a jusqu’à demain pour convaincre, quitte à faire des concessions. Les autorités rendront ensuite leur décision d’ici au 16 septembre, au terme de cet examen préliminaire.
Interrogé, Worldline répond qu’il est dans “dans la poursuite du processus normal de dialogue avec la Commission et le processus est en cours dans les délais prévus”. Or, faute de feu vert de l’UE, une enquête approfondie sera déclenchée et le rapprochement des deux géants pourrait bien capoter.