Le rachat d’Ingenico par Worldline autorisé par la Commission européenne en échange de concessions

La Commission européenne a donné son feu vert au rachat d’Ingenico par Worldline, une opération qui soulevait des inquiétudes chez le régulateur, mais que l’ancienne filiale d’Atos a su lever en trouvant un compromis et abandonnant quelques activités en Autriche, au Luxembourg et en Belgique.  Avec le rachat annoncé en février d’Ingenico par Worldline devait naître un géant européen des paiements électroniques. Mais l’opération à 7,8 milliards de dollars inquiétaient les autorités européennes, soucieuses de problématiques antitrust soulevées par le rapprochement des deux groupes. Dans le détail, on apprend aujourd’hui dans un communiqué de la Commission européenne que son enquête a révélé des “problèmes de concurrence sur les marchés de la prestation de services d'acquisition de paiements en point de vente et de services de fourniture et de gestion de terminaux de point de vente dans trois pays”. Etaient concernés la Belgique, l’Autriche et le Luxembourg, “Worldline est déjà le principal acteur dans chacun de ces États membres. L'enquête de la Commission a montré qu'Ingenico était un concurrent important et qu'un nombre limité de concurrents crédibles subsisteraient sur ces marchés à l'issue de l'opération. De plus, Ingenico constitue un substitut important à Worldline, le numéro un dans le secteur de la fourniture et de la gestion de terminaux de point de vente en Autriche et en Belgiquesouligne la Commission. Le rapprochement des deux entreprises étaient donc susceptibles de créer une position dominante dans ces pays, avec les conséquences habituelles sur la concurrence, les prix et les consommateurs.  

Concessions en Belgique, Luxembourg et Autriche 

Worldline a donc consenti plusieurs concessions afin de rassurer le régulateur. Ainsi il a proposé de céder, en Autriche, l’activité d'acquisition de paiements en point de vente et de fourniture et de gestion de terminaux de point de vente d'Ingenico. En Belgique, c’est de l’activité d'acquisition de paiements en point de vente d'Ingenico dont il compte se débarrasser et, au Luxembourg, d’une partie de sa propre activité d'acquisition de paiements. Des mesures correctives qui ont convaincus la Commission, en ce qu’elles “suppriment presque intégralement les chevauchements entre les activités d'acquisition de paiements de Worldline et d'Ingenico dans les trois pays concernés, ainsi qu'entre leurs activités de fourniture et de gestion de terminaux de point de vente en Autriche et en Belgique”. En conséquence, l’opération est approuvée. “La présente concentration aurait réduit la concurrence dans le secteur des services de facilitation des paiements par cartes en magasin en Autriche, en Belgique et au Luxembourg. Les mesures correctives proposées par les entreprises préserveront la concurrence sur ces marchés et garantiront que ces services continueront d'être fournis à des prix compétitifs” écrit Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission, chargée de la concurrence.