Le régulateur chinois du cyberspace (CAC) a déclaré, dimanche 21 mai, que les produits du fabricant américain des semi-conducteurs Micron Technology représentaient de « sérieux risques sécuritaires ». Les opérateurs chinois traitant des données sensibles sont invités à ne plus utiliser ces technologies.
Alors que les Etats-Unis et ses alliés font tout pour freiner la Chine dans le développement de son industrie de semi-conducteurs, la riposte ne s’est pas fait attendre. Le régulateur chinois du cyberspace a annoncé que les produits de Micron Technology, ne répondaient pas aux critères de sécurité réseau. En conséquence de quoi, les opérateurs d’« infrastructures travaillant avec des données sensibles » ont été invités à ne plus utiliser les produits du fabricant américain.
Début avril, le CAC avait annoncé que les technologies de Micron seraient passées au crible afin de prévenir tout risque pour la sécurité nationale. Conclusion : selon l’organisme chinois, les produits de l'industriel « présentent des problèmes potentiels pour la sécurité des réseaux relativement sérieux, ce qui pose un problème majeur à la sécurité des chaînes d'approvisionnement ». De son côté Micron a indiqué par voie de communiqué avoir reçu les conclusions du régulateur. L’entreprise va les évaluer et réfléchir « aux prochaines étapes. »
Une riposte contre les Etats-Unis
Difficile de ne pas voir dans cette décision une réponse de Pékin à son rival Washington. Depuis octobre 2022, les Etats-Unis limitent les exportations vers la Chine de puces avancées pouvant notamment être utilisées à des fins militaires. Mis sous pression par leur allié, le Japon et les Pays-Bas ont récemment rejoint le mouvement en restreignant les exportations d’équipements nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs. C’est aussi l’Allemagne qui réfléchit à limiter les exportations de certains produits chimiques indispensables à la fabrication de puces.
Autant de mesures qui freinent la Chine dans sa recherche de l’autosuffisance. Pékin avait annoncé un paquet de 143 milliards de dollars en décembre 2022, dans l’optique de développer sa filière nationale de semi-conducteurs.