Une enquête de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a conclu que l’information délivrée aux consommateurs sur les produits technologiques reconditionnées est insuffisamment précise.
Le marché du reconditionné explose. En 2020, 2,8 millions de smartphones reconditionnés ont été vendus. « Soit 25% de plus qu’en 2019, et 13% des smartphones vendus sur l’année », note la DGCCRF.
Un secteur fleurissant qui n’a pas échappé à la curiosité de la DGCCRF qui, entre 2020 et 2021 a mené une enquête nationale sur les smartphones et tablettes reconditionnées. L’objectif étant de « vérifier la loyauté des allégations figurant dans les offres commerciales, notamment celles portants sur la réalisation de tests », indique l’administration.
Traque à l’anomalie
Il en ressort que, sur les 84 magasins et sites de vente en ligne étudiés, 62% présentent des anomalies. L’enquête révèle des insuffisances sur les justifications apportées aux enquêteurs de la DGCCRF par les professionnels sur l’usage même du terme reconditionné. « L’utilisation du terme ‘’reconditionné’’ induit en effet que les fonctionnalités de l’appareil ont été testées et que celui-ci a été si besoin remis en état ». C’est ce qui différencie le reconditionné de l’occasion. Les produits sont souvent accompagnés de simple mention comme « premium », « très bon état », « parfait état ».
« D’une manière générale, les éléments fournis aux consommateurs ne leur permettaient pas de connaître le degré éventuel de perte de la qualité d’usage des équipements, ni de comparer les produits entre eux ou de comparer un produit reconditionné à un produit neuf », note la DGCCRF qui rappelle qu’il s’agit là d’une non-conformité avec le code de la consommation. L’administration a également relevé une utilisation erronée de la notion de certification. Les professionnels n’ont pas tous recouru à un organisme tiers accrédité afin de certifier leurs produits reconditionnés.
Ultime manquement : l’information précontractuelle en matière de garantie légale est « souvent inexacte, absente ou parfois même trompeuse ». En l’état, l’information fournie prêtait souvent à confusion, entre la garantie légale, obligatoire et gratuite et la garantie commerciale payante. Suite à l’enquête, 27 injonctions administratives ont été prononcées et 26 avertissements délivrés.