Si le Cned a été victime d’attaques, du côté des ENT c’est la “taille des tuyaux” qui est en cause, à en croire le ministre de l’Education nationale. Lequel désigne clairement un coupable sans le nommer : OVHCloud. Ce dernier a riposté et nie être responsable des dysfonctionnements des espaces numériques de travail.
Le début de semaine a commencé sur les chapeaux de roue pour l’Education nationale. Reconfinement oblige, les écoles sont fermées et mardi, écoliers, collégiens et lycéens devaient donc suivre leurs cours à distance. Mais les plateformes prévues à cette fin par le ministère ont connu de nombreux dysfonctionnements, certains se poursuivant encore ce jour.
Le dispositif Ma Classe à la Maison du CNED (Centre national d’enseignement à distance) est ainsi tombé suite à une « très forte attaque informatique venue de l'étranger » selon Jean-Michel Blanquer. Quant aux ENT de plusieurs régions, notamment d’Île-de-France, des Hauts de France du Grand-Est et d’Occitanie, ils « ont rencontré des difficultés techniques dus à la forte surcharge des infrastructures » expliquait le ministère de l’Éducation nationale.
OVH désigné coupable
Le communiqué en date de mardi donnait déjà une piste sur les responsables, non pas de l’attaque mais de la surcharge. Car l’Education nationale a délégué son infrastructure à des « prestataires concernés » qui sont donc en cause. Aucun nom n’était donné. Jean-Michel Blanquer non plus n’a nommé personne, mais a signalé que plusieurs des ENT concernés « dépendent d’un opérateur qui a eu un incendie à Strasbourg il y a quelque temps ».
C’est ce dernier qui n’a pas « pu faire face à l’afflux de connexions ce matin ». La ficelle est un peu grosse : c’est clairement OVH qui est montré du doigt ici. Et sa réaction ne s’est pas faite attendre. Sur LinkedIn et sur Twitter, le DG du géant français du cloud Michel Paulin met les choses au clair.
Responsabilité partagée
D’une part, « OVHcloud n'est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d'éducation à distance », de l’autre « des regions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez Ovhcloud ! ». Et surtout « l’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers ».
Le ton est ferme, quoique... entre les lignes, on peut aisément lire que si « les dysfonctionnements de certains services » ne sont pas imputables à OVH, d’autres peuvent l’être, tandis que si « des » régions et applications affectées ne sont pas hébergées chez OVH (par exemple Ma Classe à la Maison a été développé par le Cned en partenariat avec l’éditeur américain BlackBoard et est hébergée chez AWS), certaines le sont.