MBDA, leader européen dans la fabrication de missiles, a été victime, début août, d’un leak de données depuis mises en vente en ligne. L’OTAN évalue l’impact que cette fuite pourrait avoir.
En marge du conflit en Ukraine, la cyberguerre bat son plein. Dernier fait en date, des hackeurs se sont emparés de données classifiées sur des armes utilisées par les forces de l'OTAN. Actifs sur des forums russophones et anglophones, les hackeurs revendent 80Go de données pour 15 Bitcoins. Selon leurs dires, les données auraient déjà trouvé preneur.
Les informations subtilisées sont celles, entre autres, de MBDA Missile Systems, une société paneuropéenne spécialisée dans la fabrication de missiles. Les données de MBDA ont été piratées à partir d’un disque dur externe compromis. L’entreprise assure qu’aucun des fichiers volés prétendument classifiés ou sensibles ne lui appartient. « Les processus de vérification internes de l'entreprise indiquent que les données mises à disposition en ligne ne sont ni des données classifiées ni sensibles. » a-t-elle déclaré à la BBC. Certains fichiers comportent néanmoins la mention « informations exclusives à ne pas divulguer ou reproduire ».
Doute sur l’authenticité des documents
Cependant, un échantillon gratuit de 50 Mo de données, consulté par la BBC, renferme des documents aux intitulés sans équivoques : « NATO CONFIDENTIAL », « NATO RESTRICTED » et « Unclassified Controlled Information » (information contrôlée inclassable ndlr). L’échantillon a été suivi de documents complémentaires envoyés via email par les hackeurs. Certains portent la mention « NATO SECRET ». La BBC d’ajouter qu’elle n’est pas en mesure de vérifier l’authenticité des documents.
Dans un communiqué, un porte-parole de l'Otan a déclaré : « Nous évaluons les réclamations relatives aux données qui auraient été volées à MBDA. Nous n'avons aucune indication qu'un réseau de l'Otan ait été compromis. » Contacté par la BBC, un ancien responsable de l’OTAN a déclaré que les documents subtilisés, s’ils étaient authentiques, avaient peu de chance d’avoir été déclassifiés puisque daté entre 2017 et 2020.
L’un des fichiers comprend notamment une présentation détaillée du fonctionnement du missile Land Ceptor CAMM. Dont un exemplaire a été livré en Pologne et doit venir renforcer le système antimissile Sky Saber.