Cette phrase, empruntée au commissaire européen Margaritis Schinas, pourrait servir de conclusion à l’édition 2022 du FIC. Le salon lillois s’est achevé et reviendra en novembre au Québec, puis en avril 2023 à Lille.
Plus de 14 000 visiteurs étaient présents au FIC cette année, un tiers de plus qu’en 2021. Parmi eux, « de plus en plus d’Européens » nous confie Guillaume Tissier, le président de CEIS. Alors que l’évènement lillois clôt, de manière symbolique, la présidence française de l’Union Européenne, cette dernière était au cœur du salon. On se rappellera que le think tank Agora FIC avait l’année passée émis plusieurs recommandations sur des sujets cyber en prévision de la PFUE.
Guillaume Poupard, qui participait à son dernier FIC en qualité de patron de l’ANSSI, ne dit pas le contraire, quoiqu’il ait, lors de sa conférence de presse, mis l’accent sur la nécessité d’Etats forts. « La sécurité est un sujet national avant d’être supranational » assure-t-il, précisant qu’il n’est pas question de « tourner le dos à l'Europe ». Guillaume Tissier, de son côté, supporte l’idée d’une « Europe puissance », à grands renforts d’outils de politique industrielle et de souveraineté.
La cyber, tabarnak !
Les accords passés entre des entreprises françaises et des géants américains du cloud pour lancer des offres « souveraines » sont à ses yeux autant de transition vers d’autres acteurs européens. « Nous avons besoin de ces accords aujourd’hui, mais ils doivent être bétonnés juridiquement et techniquement ». Le patron de l’ANSSI, lui, parle peu de souveraineté au quotidien, plutôt de maîtrise du système d’informations et des données. « Il y a eu une sorte de perte de maîtrise à un moment, parce que le numérique était conçu comme une fonction de soutien et sous-traité. Là on revient en arrière : la fonction numérique est remontée très haut au niveau de l'organisation des entreprises. Les questions de souveraineté ne peuvent se poser que par ce biais-là. Ce que je demande à chacun, c'est de faire cette analyse coût risques ».
Hors Union Européenne, le FIC a cette année notamment brillé par ses évènements connexes, consacrés ici à l’OSINT, là à l’identité ou encore à la protection du consommateur. Une approche en mode « festival » qui devrait se poursuivre, avec l’organisation d’un évènement connexe sur la santé au FIC 2023. « Toutefois, l’objectif n’est pas d’avoir 200 évènements connexes » avertit Guillaume Tissier, qui insiste sur les points de connexion entre le FIC et ses petits frères.
Cette prochaine édition, programmée pour avril 2023 sera probablement centrée sur le thème du « premier et dernier kilomètre de la cybersécurité, l’utilisateur ». Pourtant le FIC revient dès novembre 2022. Mais pas à Lille : une édition est organisée au Québec, un FIC Amérique du nord, « qui ne sera pas calqué non plus sur ce qu’on fait en France ».