Le système informatisé de distribution de carburant a été visé hier par une cyberattaque. Celle-ci n’a pas encore été revendiquée, mais rappelle fortement le piratage du système ferroviaire en juillet.
Hier, vers midi, la distribution d’essence a cessé dans toutes les stations-services d’Iran. La télévision d’Etat annonçait dans la foulée qu’une « perturbation dans le système informatique » avait interrompue « la distribution de carburant dans les stations-service à travers le pays ». Très rapidement, les files de voitures s’accumulent devant les stations fermées. Simple panne ? Pas tout à fait…
Peu après, les médias publics iraniens changent de version. « Le Conseil suprême de sécurité nationale a confirmé qu’il s’agissait d’une cyberattaque contre le système informatique de distribution du carburant » expliquait l’agence de presse Fars. Ledit système permet aux citoyens du cinquième producteur mondial de pétrole de faire le plein à l’aide d’une carte dédiée fournie par l’Etat.
Un air de déjà-vu
« Les détails de l’attaque et son origine font l’objet d’une enquête » poursuivait la télévision d’Etat, citant l’instance chargée de la sécurité intérieure sans plus de détails. De son côté, la National Iranian Oil Refining and Distribution Company a tenu une réunion d’urgence. Y a notamment été décidé de mettre hors ligne le SI de certaines stations-services de sorte à assurer la distribution manuelle du carburant.
Selon des internautes iraniens sur Twitter, les panneaux d’affichage électronique dans les stations afficheraient des messages critiquant l’ayatollah Khamenei et, surtout, indiquant un numéro de téléphone : celui du bureau du Guide Suprême. Ce mode opératoire, s’il est avéré, n’est pas sans rappeler la cyberattaque qui a paralysé en juillet dernier la SNCF locale. Les attaquants en avaient profité pour diffuser de fausses annonces, indiquant un numéro à contacter : celui du bureau d’Ali Khamenei.