Google a annoncé, le vendredi 12 janvier, la suppression des frais de transfert de données lors de la sortie de Google Cloud, attirant ainsi l'attention sur ses concurrents qui, eux, appliquent encore ces frais.
Google assouplit sa politique sur les frais de sortie et a annoncé, dans un billet de blog, les avoir supprimés. Les clients de la firme pourront ainsi plus facilement migrer leurs données vers un autre fournisseur de services cloud s'ils le souhaitent.
« Chez Google Cloud, nous nous efforçons de soutenir un écosystème cloud florissant, ouvert, sécurisé et interopérable. Lorsque les besoins professionnels des clients évoluent, le cloud doit être suffisamment flexible pour s'adapter à ces changements », a justifié la firme dans un billet de blog.
Google critique les « licences restrictives »
Cette initiative de Google est stratégique, car elle met en avant ses concurrents sans les nommer, les accusant de pratiquer le verrouillage fournisseur. « Certains fournisseurs existants exploitent leurs monopoles logiciels sur site pour créer des monopoles cloud, en utilisant des pratiques de licence restrictives qui enferment les clients et faussent la concurrence », ajoute Google. « Les clients doivent choisir un fournisseur de cloud parce que cela est pertinent pour leur entreprise, et non parce que leur ancien fournisseur les a contraints à des conditions contractuelles trop restrictives ou à des pratiques de licence punitives. »
Cette annonce intervient dans un contexte tendu entre Google et ses concurrents. Le 20 juin dernier, Google a déposé une plainte auprès de la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis contre Microsoft et Oracle, les accusant de mettre en œuvre des stratégies pour enfermer leurs clients dans leur écosystème.
Un projet de loi en France
Les régulateurs s'intéressent également de près à ces pratiques, notamment aux frais de sortie appliqués par les fournisseurs de services cloud. En octobre dernier, l'Autorité de la concurrence britannique (CMA) a lancé une enquête sur le marché local du cloud computing pour déterminer si la domination d'Amazon et de Microsoft entraîne des risques pour la concurrence.
En France, le projet de loi SREN (Sécuriser et réguler l'espace numérique), actuellement en commission mixte paritaire, s'attaque à cette problématique. Plusieurs amendements visant à limiter les phénomènes de verrouillage ou de dépendance ont été déposés par le sénateur LR Patrick Chaize. Selon le projet de loi, les frais excessifs liés à un changement de fournisseur seront limités et contrôlés par l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep).