La CMA a ouvert une enquête afin de déterminer si Microsoft contrôle Open AI en coulisse et quel impact cela pourrait avoir sur la concurrence au Royaume-Uni. La FTC et la Commission européenne sont également sur le qui-vive.
Copains comme cochons, Microsoft et Open AI allaient bien finir par attirer l’attention des autorités antitrust. Partenaires de la première heure, Microsoft a investi 13 milliards de dollars dans le créateur de ChatGPT. Les deux entreprises pourraient bientôt faire l’objet d’une enquête de l’autorité antitrust du Royaume-Uni (CMA) et de son homologue américain, la FTC d’après des informations de Bloomberg.
Redmond s’est imposé comme leader dans le secteur de l’IA, lui qui n’a de cesse de booster ses outils, comme son chatbot Copilot, avec du ChatGPT, ou encore du DALL-E. La firme détient par ailleurs l’exclusivité pour exploiter dans le cloud les modèles d’IA d’Open AI. Alors fusion ou pas ? Un lien plus qu’étroit, mais Brad Smith, le PDG de Microsoft a tempéré courant novembre en affirmant qu'il ne « voyait pas un avenir dans lequel Microsoft prendrait le contrôle d’OpenAI ».
Déterminer la nature du lien entre Microsoft et Open AI
La CMA a en effet ouvert une consultation afin d'élucider si Microsoft contrôle ou non Open AI. Une première étape avant l'ouverture d'une enquête. « La CMA examinera si le partenariat a abouti à une acquisition de contrôle – c'est-à-dire lorsqu'il en résulte qu'une partie exerce une influence importante, un contrôle de fait ou plus de 50 % des droits de vote sur une autre entité – ou à un changement dans la nature du partenariat. »
Les autorités de régulation s’interrogent sur l’équilibre des pouvoirs qui pourrait bien avoir basculé en faveur de Microsoft et tentent de déterminer si une stratégie de cooptation ou de neutralisation de la concurrence est à l’œuvre. Un porte-parole de la Commission européenne, interrogé par Bloomberg, a dit suivre de très près la situation. La FTC américaine quant à elle souhaite déterminer si l’étroite collaboration entre les deux sociétés et l’investissement massif de Microsoft menace ou non la concurrence.
La Commission européenne suit la situation
Un autre élément qui interroge, et qui a d’ailleurs mené à l’ouverture de l’enquête, est l’imbroglio autour de l’éviction soudaine d’Open AI, de son cofondateur, Sam Altman et de sa réintégration tout aussi soudaine. En effet, la situation n’a fait que révéler encore un peu plus le lien étroit qui unit les deux entités. Dans la foulée de son éviction, Altman a été embauché par Microsoft pour diriger une équipe interne dédiée à l’IA. Finalement, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, lui-même, a participé personnellement aux négociations afin de réintégrer Sam Altman. Le conseil d’administration a cédé et accepté de le réintégrer, tout en offrant au passage un siège d’observateur sans droit de vote à Microsoft. Mais l’influence du géant se suffirait-elle à elle-même ?
Open AI s'en défend et a déclaré dans un communiqué : « notre partenariat avec Microsoft nous permet de poursuivre nos recherches et de développer des outils d'IA sûrs et bénéfiques pour tous, tout en restant indépendants et en opérant de manière compétitive ». Et d'ajouter que : « leur observateur sans droit de vote ne leur confère pas d'autorité dirigeante ni de contrôle sur les opérations d'OpenAI. »