une startup française lève 9,3 M€ pour l’internet par satellite

La startup française Constellation Technologies & Operations a parié sur l’orbite très basse et sur une stratégie de radiofréquence réutilisant le spectre 5G terrestre des opérateurs télécoms pour fournir un accès internet haut débit et à faible latence.

Le français Constellation Technologies & Operations envisage de titiller Elon Musk et ses satellites Starlink. La jeune pousse a annoncé avoir bouclé une levée de fonds de 9,3 millions d’euros auprès du fonds Expansion, dédié au New Space et aux Nouvelles Mobilités Aériennes, du fonds French Tech Seed, ainsi que d’un investisseur historique. Grâce à ces fonds, l’entreprise prévoit de réaliser ses premiers tests au sol et en orbite pour une connectivité de bout en bout. À terme, elle ambitionne de déployer sa propre constellation de satellites en orbite basse d’ici 2030, afin de fournir un accès internet haut débit et à faible latence. Elle souhaite également finaliser les études d’ingénierie détaillée des deux premiers satellites qu’elle prévoit de mettre en orbite d’ici fin 2026.

« En permettant aux opérateurs de télécommunications du monde entier d’offrir à leurs clients un accès internet performant, abordable et durable depuis l’espace, là où les réseaux terrestres de télécommunications ne sont pas disponibles, Constellation Technologies & Operations veut contribuer à un accès universel à internet, essentiel au développement social et économique des populations et des entreprises », a déclaré Charles Delfieux, fondateur de Constellation Technologies & Operations, dans un communiqué.

La carte du made in France

Le marché, lui, est prometteur. Une étude de GSMA Intelligence de 2023, mise en avant par l’entreprise dans son communiqué, estime que le marché pour les opérateurs télécoms terrestres pourrait atteindre 35 milliards de dollars par an d’ici 2035.

Toutefois, Constellation Technologies & Operations n’hésite pas à tirer la sonnette d’alarme et en appelle presque au patriotisme économique. Selon elle, le marché risque d’être accaparé par des entreprises américaines (Starlink de SpaceX et Kuiper d’Amazon) ainsi que par des entreprises chinoises du secteur des télécommunications, qui ont déjà déployé des dizaines de milliers de satellites de télécommunications.

Pour se démarquer de ces concurrents dans la course à l’espace, l’entreprise française mise sur ses satellites en orbite basse pour fournir un accès internet de qualité, mais aussi sur une stratégie de radiofréquence réutilisant le spectre 5G terrestre des opérateurs télécoms pour ses satellites. L’idée consiste à offrir aux opérateurs une alternative dans un spectre de radiofréquence saturé par l’activité des grandes constellations déjà en orbite.