Le fabricant américain de semi-conducteurs a annoncé, lundi 16 septembre, geler la construction d’usines en Allemagne et en Pologne. Il maintient toutefois ses investissements aux États-Unis et entend bien rattraper son retard dans le domaine des microprocesseurs d’intelligence artificielle.
L’heure n’est pas à la fête pour Intel, qui traverse depuis plusieurs mois une profonde crise, la poussant à se remettre en question et à faire preuve de prudence en matière d’investissement. C’est dans ce contexte que l’ex-géant des semi-conducteurs a annoncé geler deux projets d’usines en Europe.
Le premier est une usine de semi-conducteurs à 30 milliards d’euros, prévue à Magdebourg, en Allemagne. Ce projet avait été soutenu par l’État allemand à hauteur de 10 milliards d’euros de subventions. Le second concerne une autre usine, en Pologne cette fois, à Wroclaw, pour un coût de 4,6 milliards d’euros. Pour justifier ces reports, l’industriel invoque des prévisions de demande en baisse. En mars dernier, c’est en France que l’entreprise américaine avait annoncé la mise en pause d’un projet de centre européen de R&D et de conception à Paris-Saclay et avait gelé un projet d’usine en Italie.
20 Mds$ de subventions aux États-Unis
Après un deuxième trimestre 2024 particulièrement difficile, Intel a annoncé la suspension des paiements de dividendes et le licenciement de 15 % de son personnel, soit 15 000 salariés, afin de réduire ses dépenses de 10 milliards de dollars.
L’ancien leader américain des semi-conducteurs peine à se démarquer dans le domaine des microprocesseurs d’intelligence artificielle et a du mal à rattraper son retard face à des concurrents comme Nvidia. Jusqu’à présent, les généreuses subventions accordées dans le cadre du Chips and Science Act de l’administration Biden - visant à accroître les capacités de fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis - n’ont pas suffi.
Cependant, c’est bien au pays de l'Oncle Sam que l’industriel va concentrer ses efforts et tenter d’amorcer une remontée. Les 20 milliards de dollars de subventions publiques y contribuent évidemment. Au programme, des usines en Arizona, dans l’Ohio, au Nouveau-Mexique et en Oregon, qui devraient créer jusqu’à 30 000 emplois. Intel compte, de son côté, investir environ 100 milliards de dollars aux États-Unis.