Propriété d'un fonds qatari, l'ESN française a multiplié les rachats lors de la décennie écoulée, se développant à l'international à grands renforts d'opérations de croissance externe. Avec une présence dans 26 pays, le nom de Groupement francais d'informatique semblait peu approprié.
C'en est fini de GFI. Non pas que l'ESN française disparaisse, mais elle change de nom. Il faudra désormais l'appeler Inetum, du latin incrementum, que l'entreprise traduit par croissance. La marque complète est Inetum, Positive digital flow, mais il semble qu'on puisse se contenter d'Inetum. Ce renommage vient concrétiser la transformation de l'entreprise. "Il était temps pour nous de fédérer l’ensemble de nos forces vives et rassembler sous une marque unique" explique sur BFM TV Vincent Rouaix, PDG de l’entreprise.
On est bien loin aujourd'hui de la petite SSII fondée par Jacques Tordjman en 1992. Le Groupement français d'informatique s'est en effet considérablement développé, notamment à l'international où il réalise 55% de son chiffre d'affaires. Une expansion réalisée à grands renforts d'opérations de croissance externe, avec plus d'une trentaine d'entreprises rachetées ces dix dernières années, aussi bien pour renforcer les compétences en interne que pour pénétrer de nouveaux marchés. Ce à quoi il faut ajouter la prise de contrôle de GFI depuis 2015 par le Qatari Mannai Corporation, qui détient la quasi totalité du capital de l'ESN.
Incrementum
Ainsi, en trois ans, l'entreprise a triplé de taille. Elle compte désormais 27 000 salariés répartis sur 26 pays, couvrant l'Europe, l'Amérique latine, les Etats-Unis, l'Afrique et l'Asie du Sud-Est. Sa dernière acquisition en date, celle de Informatica El Corte Ingles, ESN alors filiale du groupe espagnol éponyme, en avril 2020, permet à GFI d'atteindre les 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Il faut croire que le nom Groupement français d'informatique devenait difficile à porter avec une telle empreinte internationale.
"Inaugurer ce nouveau nom est bien plus qu’un accomplissement, c’est un nouveau chapitre pour un groupe qui s’est radicalement transformé en 10 ans. Il doit nous permettre de nous affirmer comme challenger, un leader pan-européen de référence sur le marché, d’accélérer notre croissance partout dans le monde grâce à notre positionnement d’expert du digital flow, et maximiser notre attractivité auprès de tous les talents, qui constituent un des piliers de notre réussite" affirme Vincent Soyaux, acteur de la croissance de GFI depuis son arrivée aux rênes de l'entreprise en 2009. "En devenant Inetum, le Groupe affirme son ambition de devenir un moteur d’innovation et de co-réussite de nos clients".
Si le groupe est encore loin de pouvoir rivaliser en taille avec des Atos ou des Capgemini, il compte s'appuyer sur cette nouvelle identité pour "mettre en avant son offre de solutions pour répondre aux enjeux de ses clients", notamment dans les verticaux (industrie, commerce, distribution) à l'aide de son triptyque, qui sonne comme un mantra : "proximité-intimité, automatisation-industrialisation-digitalisation et solutions-innovation".