L’organisation rassemblant les hôpitaux parisiens pourrait avoir recours aux solutions d’analyse de données de l’entreprise américaine. Celle-ci est en pleine opération séduction des institutions médicales européennes, profitant de la lutte contre l'épidémie de COVID-19.
Il fut un temps où la moindre mention de Palantir faisait se dresser les cheveux sur la tête de tous les défenseurs du droit à la vie privée. L’entreprise co-fondée par Peter Thiel et financée par le renseignement américain a en effet une réputation sulfureuse. Mais, alors que le coronavirus continue de se propager, certains services de santé européens songeraient à faire appel à ses services.
Selon les sources de Bloomberg, l’Américain serait en négociations avec les autorités françaises, allemandes, autrichiennes et suisses. L’entreprise aurait d’ores et déjà obtenu un contrat avec le Lander allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie, à hauteur de 14 millions d’euros. La semaine dernière, c’est le NHS britannique qui annonçait avoir signé avec Palantir. De notre côté de la Manche, les discussions seraient en cours avec l’APHP, l’entité rassemblant les hôpitaux publics de Paris.
Palantir à l’hosto
A ses prospects, Palantir assure que ses technologies peuvent permettre de suivre et analyser la propagation du virus, aider les hôpitaux à prévoir les pénuries de personnel et d'approvisionnement ou encore les gouvernements à préparer la sortie des mesures de confinement. Plus globalement, il s’agit d’ingérer et de traiter d’importants volumes de données. Et c’est justement cette question des données qui fait toujours débat, certains Etats européens risquant de se montrer réticents à l’idée de fournir des données aussi sensibles à une entreprise américaine.
En Europe, Palantir s’est considérablement développé ces dernières années, jusqu’à compter 800 salariés sur le vieux continent et des contrats avec bon nombre d’Etats. Dont la France. Quand bien même les services de l’Etat cherchent à s’émanciper de Palantir, son contrat avec le renseignement intérieur à été renouvelé l’an dernier, faute d’alternative souveraine. L’APHP fait appel depuis la semaine dernière à ses propres ingénieurs informatiques pour analyser les données des 39 hôpitaux de l’organisation. Ni l’APHP ni Palantir n’ont pour l’heure confirmé les informations de Bloomberg.