L’autorité française de la concurrence a condamné le géant du Net pour avoir favorisé ses propres services dans le secteur de la publicité en ligne. Google a proposé de revoir le fonctionnement de plusieurs de ses services publicitaires.
L’étau de la justice se resserre contre les GAFAM. Alors que le gouvernement américain a décidé d’attaquer Facebook pour abus de position dominante en décembre dernier, voici qu’une autorité française la condamne pour les mêmes motifs.
L’Autorité de la concurrence, autorité administrative française chargée de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, a condamné Google à une amende de 220 millions d’euros pour abus de position dominante, a-t-elle annoncé dans un communiqué de presse, le 7 juin. Elle constate que le Géant du Net a favorisé ses propres services dans le secteur de la publicité en ligne.
« L’Autorité a constaté que Google a accordé un traitement préférentiel à ses technologies propriétaires proposées sous la marque Google Ad Manager, à la fois en ce qui concerne le fonctionnement du serveur publicitaire DFP et de sa plateforme de mise en vente SSP AdX au détriment de ses concurrents et des éditeurs », a-t-elle constaté.
Google n’a pas contesté les faits et « a proposé des engagements […] qui modifieront la façon dont fonctionnent » ses deux services publicitaires.
« Pratiques graves »
« Les pratiques en cause sont particulièrement graves car elles ont pénalisé les concurrents de Google sur le marché des SSP et les éditeurs de sites et d’applications mobiles », a notamment dénoncé l’autorité.
L’amende a été initialement portée par News Corp Inc., le groupe Figaro et le groupe Rossel La Voix. Selon les trois entreprises, Google a fait s’avantager ces deux technologies réciproquement, au détriment des fournisseurs de technologie concurrents et du rendement de leurs inventaires publicitaires en ligne.
Isabelle de Silva, présidente de l’Autorité pour la concurrence, s’est félicitée d’une « décision importante » qui allait « avoir une portée générale ».