Le géant est de nouveau au cœur d’une polémique après une enquête du New York Times. Celle-ci révèle que l’entreprise aurait fait son possible pour dissimuler des affaires de harcèlement sexuel et a, contrairement à ce qu’elle prétend, payé de confortables indemnités aux cadres accusés quittant l’entreprise.
Richard DeVaul, directeur à Google X accusé de "conduite sexuelle inappropriée", a démissionné la semaine dernière.
En fin de semaine dernière, de nombreux employés de Google ont manifesté pour dénoncer la manière dont leur entreprise gère les cas de harcèlement sexuel. Un peu plus tôt, le New York Times publiait une enquête à ce sujet, suivie d’un mail de Sundar Pichaï et d’Eileen Naughton, la vice-présidente chargée des ressources humaines, Eileen Naughton, faisant acte de contrition et annonçant au passage que 48 salariés, dont 13 hauts responsables, ont été licenciés ces deux dernières années pour ce genre de faits.
Mais là où Mountain View assure que les salariés n’ont reçu aucune indemnité à leur départ, les deux journalistes du New York Times rapportent une toute autre version, documents internes à l’appui. Selon eux, trois cadres de l’entreprise ont été largement protégés ces dernières années et pour deux d’entre eux il leur a été offerte une porte de sortie grassement payée, tandis que le dernier est resté en poste jusqu’à sa démission la semaine dernière, à la lumière de ces révélations.
Selon le New York Times, Richard DeVaul, un des directeurs de Google X, s’est rendu coupable de harcèlement sexuel en 2013, à l’encontre d’une ingénieure candidate au recrutement chez Mountain View. Si la victime n’a pas été engagée par Google, elle a rapporté l’affaire à l’entreprise qui l’a assuré que des « mesures appropriées » avaient été prises tout en l’enjoignant de garder le silence sur cette affaire. La semaine dernière, Richard DeVaul s’est excusé d’une « erreur de jugement » dans un communiqué avant de démissionner.
Des parachutes dorés
En 2015, Amit Singhal, vice-président en charge de la recherche, était accusé par une employée de l’avoir « peloter » sans son consentement à l’occasion d’un évènement organisé en dehors de l’entreprise. Si Google a estimé l’accusation « crédible », Amit Singhal n’a pas été renvoyé : il a démissionné, recevant au passage quelques millions de dollars, selon des sources anonymes citées par le New York Times.
Mais le cas le plus emblématique est sans doute celui d’Andy Rubin. Le père d’Android avait quitté Google en 2014, recevant au passage 90 millions de dollars de la part de son ex-employeur. Une rupture amicale, Google allant jusqu’à investir dans le fonds créé par Andy Rubin. Mais son départ a été provoqué par une accusation de viol formulée par une autre salariée avec lequel il entretenait une relation. Des accusations à nouveau jugées « crédibles » par le géant, qui a néanmoins choisi d’étouffer l’affaire et d’aménager une sortie honorable à l’un de ses ingénieurs les plus en vue.