Huawei

  • (MĂ J) IA alertes Ouighours : Huawei rĂ©agit aux informations du Washington Post

    Les Ouighours, minoritĂ© musulmane du nord-ouest de la Chine, continuent d’ĂȘtre traquĂ©s et persĂ©cutĂ©s par les autoritĂ©s gouvernementales chinoises. Et tous les outils technologiques sont les bienvenus pour accroĂźtre leur surveillance.

    Le gĂ©ant chinois des tĂ©lĂ©communications Huawei a testĂ© une intelligence artificielle capable de dĂ©tecter des membres de la minoritĂ© et d’alerter les autoritĂ©s, a rĂ©vĂ©lĂ© le Washington Post le 8 dĂ©cembre 2020. Le quotidien amĂ©ricain s’appuie sur une note interne repĂ©rĂ©e par IPVM, autoritĂ© mondiale de la surveillance vidĂ©o, et briĂšvement publiĂ©e, avant d’ĂȘtre rapidement retirĂ©e, sur le site de l’entreprise.

    Cette note, datĂ©e du 8 janvier 2018, classĂ©e confidentielle et validĂ©e par Huawei, fait mention d’une technologie de reconnaissance faciale mise au point par l’entreprise Megvii. AprĂšs calcul d’informations telles que la taille, l’ñge ou le sexe, le logiciel gĂ©nĂ©rait des « alertes Ouighours » pour ĂȘtre transmises Ă  la police chinoise. 12 logiciels de reconnaissance faciale capables de reconnaĂźtre les Ouighours sont dĂ©jĂ  utilisĂ©s par la police chinoise selon un article d’IPVM datĂ© de novembre 2019.

    Sous surveillance technologique

    L’information du Washington Post s’ajoute aux rĂ©vĂ©lations de l’ONG Human Rights Watch sur la mise en place d’une application mobile aux motifs identiques en mai 2019 et confirme la volontĂ© du gouvernement chinois de placer sous surveillance technologique les 13 millions de personnes se revendiquant de la minoritĂ©.

    « Le gouvernement chinois surveille tous les aspects de la vie des habitants du Xinjiang, repÚre ceux dont le comportement lui semble suspect, et les guette de maniÚre encore plus intense », avait déclaré Maya Wang, chercheuse sur la Chine chez Human Rights Watch, aux Echos.

    Outre le traçage numĂ©rique, des millions d’ouĂŻghours ont Ă©tĂ© placĂ©s dans des camps d’internement. En 2019, le gouvernement amĂ©ricain estimait leur nombre Ă  3 millions. Un chiffre plus proche de 8 millions selon l’anthropologue et spĂ©cialiste de la minoritĂ© Sylvie Lasserre, interrogĂ©e le 5 dĂ©cembre dernier par TV5 Monde.


    Mise à jour du 10/12/2020. Nous avons reçu mercredi 9 décembre dans la soirée de la part de Huawei Consumer France une demande de droit de réponse. Nous publions le texte qui nous a été fourni dans son intégralité :
    « Nous ne dĂ©veloppons pas d’algorithmes ou d’applications dans le domaine de la reconnaissance faciale mais uniquement des technologies Ă  usage gĂ©nĂ©ral qui se fondent sur les normes internationales en matiĂšre d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle. Huawei ne contribue pas Ă  l’aspect serviciel qui dĂ©termine comment les solutions technologiques Ă  usage gĂ©nĂ©ral sont utilisĂ©es.
    En outre, l’article du Washington Post fait rĂ©fĂ©rence Ă  un test qui n’a pas eu d’utilisation commerciale. Selon le Washington Post, le porte-parole de la sociĂ©tĂ© Megvii a dĂ©clarĂ© que les applications de cette sociĂ©tĂ© ne sont pas conçues pour identifier des groupes ethniques.
    Nos produits et solutions sont en conformitĂ© avec les normes de l’industrie et les rĂšglementations concernĂ©es. »

  • 5G : l’ANSSI n’écarte pas Huawei, non sans lui mettre des bĂątons dans les roues

    Depuis plusieurs mois dĂ©jĂ  SFR et Bouygues ruent dans les brancards. Eux qui utilisent Huawei sur leurs antennes se plaignent de l’absence de dĂ©cision de l’ANSSI quant Ă  autoriser ou non le matĂ©riel de l’équipementier chinois pour la 5G. RĂ©ponse de Guillaume Poupard, Ă  trois mois des ultimes enchĂšres : Huawei sera autorisĂ©, mais partiellement seulement. Une question, Ă©videmment, de sĂ©curitĂ© et de souverainetĂ©.  VoilĂ  de longs mois que le dossier tient les opĂ©rateurs, ou plus exactement Bouygues et SFR, en haleine. C’est dans Les Echos que le patron de l’ANSSI, Guillaume Poupard, a enfin pris la parole concernant le cas de Huawei en France. Ce week-end, il a ainsi annoncĂ© que l’équipementier chinois devraient bĂ©nĂ©ficier d’une autorisation dans le courant de la semaine, insistant sur le fait que “les dĂ©cisions sont prĂȘtes”. En effet, depuis juillet 2019, les opĂ©rateurs doivent avant de dĂ©ployer leurs rĂ©seaux 5G demander une autorisation prĂ©alable quant aux Ă©quipements utilisĂ©s.  Guillaume Poupard confirme donc que Huawei ne sera pas banni de France, toutefois sa prĂ©sence n’y sera que partielle. "Il y aura des refus", explique-t-il, prĂ©cisant que ceux-ci ne concerneront pas Nokia et Ericsson, puisque ces derniers sont europĂ©ens. Samsung et ZTE ne sont pas mentionnĂ©s, mais on supposera que, non-europĂ©ens, ils seront soumis aux mĂȘme rĂšgles que Huawei. “Les opĂ©rateurs qui n'utilisent pas Huawei, nous les incitons Ă  ne pas y aller car c'est un peu le sens naturel des choses. Ceux qui l'utilisent dĂ©jĂ , nous dĂ©livrons des autorisations dont la durĂ©e varie entre trois et huit ans" souligne le patron de l’ANSSI, se dĂ©fendant de se livrer Ă  du “Huawei bashing” ou Ă  du “racisme anti-chinois”. 

    Souverain

    Mais Ă  ses yeux, “tous les opĂ©rateurs ne se valent pas” : il est donc question de gĂ©rer les risques. NĂ©anmoins, Guillaume Poupard ne prĂ©cise pas quels sont les Ă©quipements touchĂ©s par les refus de l’ANSSI, si seul le coeur du rĂ©seau est concernĂ©, si l’agence a procĂ©dĂ© Ă  un dĂ©coupage gĂ©ographique ou encore si mĂȘme les antennes peuvent faire l’objet d’un refus. “On n'est pas dans les mĂȘmes risques quand on parle d'Ă©quipements chinois ou amĂ©ricains. Nous sommes prudents vis-Ă -vis des Ă©quipementiers non-europĂ©ens, Ă©videmment, tout comme nous le serions aussi, par exemple, si tous les opĂ©rateurs avaient recours au mĂȘme Ă©quipementier, mĂȘme s'il Ă©tait français, ce serait catastrophique"  C’est donc encore le flou pour Bouygues et SFR, qui n’ont jamais exclu, en cas d’interdiction d’utiliser du matĂ©riel Huawei, de demander de l’État un dĂ©dommagement. Mais du cĂŽtĂ© de la sphĂšre publique il s’agit vraisemblablement d’accompagner les opĂ©rateurs vers le choix de solutions europĂ©ennes. “Ce n'est pas un procĂšs d'intention que l'on fait Ă  telle entreprise ou tel pays. La question, c'est juste celle de la souverainetĂ©â€ plaide Guillaume Poupard. “Ce que l'on fait sur la 5G en France, c'est un compromis. Il faut dĂ©velopper la 5G dans des conditions Ă©conomiques acceptables pour les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms et aussi souveraines, qui nous permettent de ne pas ĂȘtre dĂ©pendants de tel ou tel Ă©quipement ou pays”. 
  • 5G : Huawei privĂ© «d’infrastructures essentielles» en Grande-Bretagne

    Theresa May donne le feu vert Ă  l’équipementier chinois, qui pourra vendre ses solutions rĂ©seaux aux opĂ©rateurs britanniques
 mais pas sur les infrastructures essentielles. Dans la presse britannique, on a droit Ă  deux sons de cloche fort diffĂ©rents. D’une part, ceux qui, comme The Guardian, y voient avant tout l’interdiction prononcĂ©e par Theresa May Ă  l’encontre de Huawei d’équiper les cƓurs de rĂ©seaux 5G britanniques. De l’autre, The Telegraph et consorts qui se concentrent sur la porte ouverte par la PremiĂšre Ministre au constructeur chinois, autorisĂ© Ă  fournir son matĂ©riel aux telcos britanniques pour le dĂ©ploiement de leurs infrastructures 5G. Toujours est-il que, selon les informations de la presse anglaise, Huawei ne fera pas l’objet d’un bannissement total des terres de la Couronne. Theresa May permet en effet au gĂ©ant chinois « un accĂšs limitĂ© pour aider Ă  la construction de parties du rĂ©seau telles que les antennes et autres infrastructures «non essentielles» Â». Reste dĂ©sormais Ă  dĂ©finir pour la 5G ce que sont les « infrastructures non essentielles Â».

    Demi-mesure

    Ce faisant, la cheffe du gouvernement britannique s’est opposĂ©e, lors de cette rĂ©union du  National Security Council, Ă  l’avis de plusieurs de ses ministres dont Sajid Javid, son ministre de l'IntĂ©rieur, Jeremy Hunt, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, ou encore Gavin Williamson, ministre de la DĂ©fense. Ceux-ci Ă©taient favorables Ă  une interdiction pure et simple des Ă©quipements Huawei dans la 5G britannique. Le renseignement de Sa MajestĂ© Ă©tait quant Ă  lui plus nuancĂ©. Le GCHQ appelait ainsi Ă  la prudence quant Ă  Huawei, sans toutefois se prononcer en faveur d’une interdiction totale. De son cĂŽtĂ©, le National Cyber Security Center (NCSC) estimait courant fĂ©vrier que les risques d’intĂ©grer l’équipementier chinois au dĂ©ploiement de l’infrastructure 5G du pays peuvent ĂȘtre « attĂ©nuĂ©s Â». En Europe, le gĂ©ant semble revenir peu Ă  peu en grĂące, en Belgique et en Allemagne notamment. Sans ĂȘtre Ă  l’abri d’un nouveau retournement de situation.
  • HarmonyOS, l’OS maison de Huawei, disponible l’annĂ©e prochaine

    PrivĂ© d’Android, le gĂ©ant chinois travaille sur son systĂšme d’exploitation maison. Un OS mobile qui entend bien dĂ©passer les seuls smartphones en s’invitant dans les montres ou encore les tĂ©lĂ©viseurs, tout en proposant aux dĂ©veloppeurs d’applications une expĂ©rience unifiĂ©e.  A l’occasion de sa confĂ©rence dĂ©veloppeurs HDC Together, Huawei a levĂ© le voile sur la version 2.0 de son systĂšme d’exploitation, HarmonyOS. Le gĂ©ant chinois a dĂ©voilĂ© son projet d’OS maison l’an dernier, sur fond de sanctions amĂ©ricaines. Jusqu’à prĂ©sent, la grande majoritĂ© des terminaux du constructeur tournait sous Android. Mais la dĂ©cision de Donald Trump de restreindre la vente de technologies amĂ©ricaines Ă  Huawei a exposĂ© l’entreprise au risque de se voir privĂ© du systĂšme d’exploitation de Google, de ses mises Ă  jour et de son Ă©cosystĂšme.  Huawei a donc dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper ses propres pendants aux produits de Mountain View. Sa boutique applicative, prĂ©-existante, remplace dĂ©sormais le Play Store, mais elle reste nĂ©anmoins bien moins fournie que celle de Google. Il s’agit donc, Ă  travers notamment son OS, d’attirer les dĂ©veloppeurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Huawei a sorti le grand jeu. Quitte Ă  faire du Google, voire Ă  lui couper l’herbe sous le pied.  

    Harmonysation

    En effet, s’il est une chose Ă  retenir de cette version 2.0 d’HarmonyOS, c’est qu’elle ne se limitera pas aux seuls smartphones. Huawei entend en effet la dĂ©ployer sur autant de terminaux que possible, de la montre connectĂ©e au tĂ©lĂ©viseur, en passant par la voiture connectĂ©e. Et ce avec le minimum d’itĂ©rations possible entre les diffĂ©rentes plateformes, ce que le gĂ©ant chinois a nommĂ© le all-scenario.   L’OS est fourni avec son environnement de dĂ©veloppement dĂ©diĂ©, DevEco, qui supporte divers langages de programmation Ă  l’instar de C, C++, Kotlin ou encore Java, ainsi que le complilateur de Huawei, basculĂ© depuis en open source, ARK. Les API, plus de 13000 Ă  l’heure actuelle selon l’entreprise, feront le reste, l’objectif Ă©tant de simplifier le dĂ©veloppement d’applications pour plusieurs plateformes. Ce qui ne manquera pas de rappeler Fuchsia OS, un projet de Google aux finalitĂ©s similaires, annoncĂ© en 2016 et toujours attendu.   Enfin, cĂŽtĂ© roadmap, Huawei nous apprend que la bĂȘta de cette version 2.0 pour les appareils type objets connectĂ©s est d’ores et dĂ©jĂ  disponible. La disponibilitĂ© gĂ©nĂ©rale d’HarmonyOS est annoncĂ©e pour octobre 2021, sachant que le SDK pour smartphone ne sera livrĂ© qu’en dĂ©cembre 2021.
  • Honor renoue avec Google

    La stratĂ©gie de Huawei s’avĂšre payante. Le gĂ©ant chinois s’est sĂ©parĂ© de sa marque de smartphones d’entrĂ©e de gamme, Honor. Laquelle est dĂ©sormais en mesure de retrouver Android et les services Google. Reste Ă  savoir si Huawei compte faire de mĂȘme avec ses smartphones haut de gamme. 

    Le prochain smartphone Honor, le View 40, sera fourni avec le Play Store, Google Maps et d’autres services en provenance directe de Mountain View. AprĂšs de longs mois de disette provoquĂ©e par les sanctions dĂ©cidĂ©es par l’administration amĂ©ricaine Ă  l’encontre de Huawei, la marque retrouve les applications de Google. 

    Les P et Mate aussi ?

    Huawei a en effet vendu Honor, sous la pression desdites sanctions. Il a rĂ©cupĂ©rĂ© 15 milliards de dollars dans la manoeuvre, cĂ©dant la marque de smartphones d’entrĂ©e de gamme Ă  un consortium menĂ© par le principal distributeur de la marque, Digital China, ainsi que trois fonds d’investissements de Shenzen. Une fois sorti du giron de Huawei, Honor a donc pu reprendre les affaires avec les Ă©diteurs et les fabricants de composants amĂ©ricains.

    La stratĂ©gie de Huawei a donc portĂ© ses fruits, Honor ne figurant pas sur la liste noire dressĂ©e par la Maison Blanche, ce qui lui donne de nouveau accĂšs aux exportations amĂ©ricaines. Mais le gĂ©ant chinois sera-t-il enclin Ă  rĂ©pĂ©ter la manƓuvre avec ses smartphones haut de gamme, les P et les Mate ? Certaines rumeurs vont en ce sens, mais le constructeur s’est refusĂ© Ă  tout commentaire.

  • Huawei : Le Conseil constitutionnel dĂ©boute Bouygues et SFR

    Avec les autorisations temporaires et trĂšs probablement non reconduites de recourir aux Ă©quipements 5G de Huawei, l'État a pĂ©nalisĂ© SFR et Bouygues TĂ©lĂ©com, Ă  en croire les deux opĂ©rateurs. La dĂ©cision de l'exĂ©cutif est en effet de nature Ă  engendrer des coĂ»ts supplĂ©mentaires pour les deux entreprises, des coĂ»ts qui, selon le Conseil constitutionnel, n'incombe aucunement Ă  l'État. Les opĂ©rateurs en seront donc pour leurs frais.

    Bouygues et SFR avaient trĂšs mal pris la semi-interdiction de s’équiper en matĂ©riel 5G chez Huawei. D’autant que, pour des questions d’interopĂ©rabilitĂ©, ne pas pouvoir se fournir auprĂšs de l’équipementier chinois les oblige Ă  remplacer tout ou partie de leurs Ă©quipements dĂ©jĂ  installĂ©s au titre des anciennes gĂ©nĂ©rations de communication mobile. Bouygues a ainsi annoncĂ© qu’il allait devoir dĂ©manteler 3000 antennes Huawei d’ici Ă  2028. 

    Ces opĂ©rations de remplacement ont un coĂ»t et les deux opĂ©rateurs entendaient que l’État, puisque c’est au nom de la sĂ©curitĂ© nationale qu’il a pris la dĂ©cision de bannir Huawei, devrait en assumer au moins une partie. Une demande dĂ©boutĂ©e par le secrĂ©taire d'État CĂ©dric O, qui niait toute nĂ©gociation sur ce sujet avec les opĂ©rateurs, tandis que ces derniers saisissaient le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel. 

    Libres d'entreprendre

    AuprĂšs de ce dernier, les opĂ©rateurs reprochaient Ă  la dĂ©cision de l’État de n’accorder que des autorisations temporaires Ă  Huawei, de mĂ©connaĂźtre la libertĂ© d’entreprendre, le principe d’égalitĂ© devant les charges publiques et la garantie des droits, “remettant en cause les autorisations d'utilisation des frĂ©quences dĂ©livrĂ©es par l'État aux opĂ©rateurs pour exploiter les rĂ©seaux des deuxiĂšme Ă  quatriĂšme gĂ©nĂ©rations de communication mobile”. Mais aux trois accusations les Sages ont rĂ©pondu... “non”. 

    D’une part, le Conseil constitutionnel estime que le lĂ©gislateur a mis en oeuvre par les dispositions incriminĂ©es des “exigences constitutionnelles inhĂ©rentes Ă  la sauvegarde des intĂ©rĂȘts fondamentaux de la Nation”, Ă  savoir protĂ©ger les rĂ©seaux de communication des risques d’espionnage, de piratage et d’espionnage.

    D’autant que “le champ de l'autorisation contestĂ©e est circonscrit, dĂšs lors notamment que l'autorisation ne concerne que les entreprises qui, exploitant un rĂ©seau de communications Ă©lectroniques au public, ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es par l'autoritĂ© administrative comme opĂ©rateurs d'importance vitale au motif qu’elles utilisent des installations dont l'indisponibilitĂ© risquerait de diminuer d'une façon importante le potentiel de guerre de la Nation, son potentiel Ă©conomique, sa sĂ©curitĂ© ou sa capacitĂ© de survie et qui, de ce fait, sont tenues de coopĂ©rer Ă  la protection de ces installations contre toute menace”. 

    Pas de charges publiques

    Et puisque l’autorisation ne peut ĂȘtre refusĂ©e que par le Premier ministre, qui prend en compte les diffĂ©rents risques relatifs Ă  la permanence, Ă  l'intĂ©gritĂ©, Ă  la sĂ©curitĂ© ou Ă  la disponibilitĂ© du rĂ©seau ou Ă  la confidentialitĂ© des messages et des informations, le lĂ©gislateur n’a pas visĂ© un opĂ©rateur ou un Ă©quipementier en particulier, ajoutent les Sages. Quant Ă  la nĂ©cessitĂ© de remplacer les anciens Ă©quipements, “de telles charges rĂ©sulteraient des seuls choix de matĂ©riels et de fournisseurs initialement effectuĂ©s par les opĂ©rateurs, lesquels ne sont pas imputables Ă  l'État”. Un sacrĂ© camouflet pour SFR et Bouygues TĂ©lĂ©com. 

    Enfin, le Conseil constitutionnel juge que le lĂ©gislateur n’a pas reportĂ© sur des personnes privĂ©es des charges qui incomberaient Ă  l'État, car la sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux relĂšve directement des activitĂ©s des opĂ©rateurs. En bref, pour le garant de la Constitution, la semi-interdiction des Ă©quipements de Huawei pour les sites 5G des opĂ©rateurs français n’enfreint ni la libertĂ© d’entreprendre, ni le principe d’égalitĂ© devant les charges publiques. 

  • Huawei a testĂ© et validĂ© une IA capable de « dĂ©tecter » les Ouighours

    Les Ouighours, minoritĂ© musulmane du nord-ouest de la Chine, continuent d’ĂȘtre traquĂ©s et persĂ©cutĂ©s par les autoritĂ©s gouvernementales chinoises. Et tous les outils technologiques sont les bienvenus pour accroĂźtre leur surveillance.

    Le gĂ©ant chinois des tĂ©lĂ©communications Huawei a testĂ© une intelligence artificielle capable de dĂ©tecter des membres de la minoritĂ© et d’alerter les autoritĂ©s, a rĂ©vĂ©lĂ© le Washington Post le 8 dĂ©cembre 2020. Le quotidien amĂ©ricain s’appuie sur une note interne repĂ©rĂ©e par IPVM, autoritĂ© mondiale de la surveillance vidĂ©o, et briĂšvement publiĂ©e, avant d’ĂȘtre rapidement retirĂ©e, sur le site de l’entreprise.

    Cette note, datĂ©e du 8 janvier 2018, classĂ©e confidentielle et validĂ©e par Huawei, fait mention d’une technologie de reconnaissance faciale mise au point par l’entreprise Megvii. AprĂšs calcul d’informations telles que la taille, l’ñge ou le sexe, le logiciel gĂ©nĂ©rait des « alertes Ouighours » pour ĂȘtre transmises Ă  la police chinoise. 12 logiciels de reconnaissance faciale capables de reconnaĂźtre les Ouighours sont dĂ©jĂ  utilisĂ©s par la police chinoise selon un article d’IPVM datĂ© de novembre 2019.

    Sous surveillance technologique

    L’information du Washington Post s’ajoute aux rĂ©vĂ©lations de l’ONG Human Rights Watch sur la mise en place d’une application mobile aux motifs identiques en mai 2019 et confirme la volontĂ© du gouvernement chinois de placer sous surveillance technologique les 13 millions de personnes se revendiquant de la minoritĂ©.

    « Le gouvernement chinois surveille tous les aspects de la vie des habitants du Xinjiang, repÚre ceux dont le comportement lui semble suspect, et les guette de maniÚre encore plus intense », avait déclaré Maya Wang, chercheuse sur la Chine chez Human Rights Watch, aux Echos.

    Outre le traçage numĂ©rique, des millions d’ouĂŻghours ont Ă©tĂ© placĂ©s dans des camps d’internement. En 2019, le gouvernement amĂ©ricain estimait leur nombre Ă  3 millions. Un chiffre plus proche de 8 millions selon l’anthropologue et spĂ©cialiste de la minoritĂ© Sylvie Lasserre, interrogĂ©e le 5 dĂ©cembre dernier par TV5 Monde.

  • Huawei dĂ©taille sa stack pour l’IA

    La nouvelle baie OceanStor A800 doit servir de base pour les charges de travail GenAI les plus gourmandes avec des objectifs de performances, de densitĂ© et d’efficacitĂ© renforcĂ©s. 

  • Huawei dĂ©veloppe son propre ERP

    Lors d’un Ă©vĂ©nement sur son site de Dongguan, Huawei a annoncĂ© remplacĂ© son ERP actuel par son propre systĂšme MetaERP.

  • HUAWEI eKit : plus de 30 nouveaux produits dĂ©diĂ©s Ă  la transformation numĂ©rique des TPE-PME

    Fort de 30 nouveaux produits, HUAWEI eKit fournit des solutions de réseaux et de collaboration performantes pour favoriser leur transformation numérique des TPE-PME.

  • Huawei ouvre un 6Ăšme centre de R&D en France

    DĂ©diĂ© Ă  la recherche fondamentale en mathĂ©matiques et calcul, le nouveau centre de R&D de Huawei veut profiter des ressources et expertises dans le bassin d’emploi parisien. â–Č Le centre Joseph-Louis Lagrange, un mathĂ©maticien franco-italien du XVIIIĂšme siĂšcle, dans le 7Ăšme arrondissement de Paris qui hĂ©berge le centre de R&D de Huawei. Avec ses 730 mÂČ, le nouveau centre de R&D de Huawei, le 4Ăšme en Ile-de-France et le 6Ăšme en France, les chercheurs en mathĂ©matiques et calcul seront Ă  l’aise. Huawei compte s’appuyer sur des synergies avec diffĂ©rentes institutions parisiennes comme le CollĂšge de France, L’institut Henri-PoincarrĂ© de la Sorbonne et l’Ecole Normale SupĂ©rieure de Paris. La rĂ©gion francilienne concentre 40 % des capacitĂ©s de recherche françaises dans les mathĂ©matiques avec pas moins de 3000 chercheurs et 13 mĂ©dailles Field. Ce nouveau laboratoire s’inscrit dans un plan d’investissement de 4 milliards d’euros en 4 ans en France. Des dĂ©penses qui vont profiter aux 4 principaux fournisseurs dans notre pays : ST Microelectronics, Orange, Nexans et Radiall. Entre processeurs et composants rĂ©seaux, on se doute que l’investissement, dont le montant n’a pas Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©, sera sur des projets assez ciblĂ©s. Se voulant un espace ouvert et d’échange, le centre va devenir une fondation dans deux ans.
  • Huawei revend Honor

    Le gĂ©ant chinois, en butte aux sanctions amĂ©ricaines, cherche de l’argent frais couvrant le manque Ă  gagner et ses nouveaux frais de R&D. Or on apprend que Huawei est sur le point de cĂ©der sa marque Honor, dĂ©diĂ©e aux smartphones d’entrĂ©e de gamme, Ă  un consortium pour 15,2 milliards de dollars.  

    L’annĂ©e Ă©coulĂ©e fut une annus horribilis pour Huawei. Le gĂ©ant chinois, victime de la guerre commerciale sino-amĂ©ricaine, est la cible depuis l’étĂ© 2019 de plusieurs sanctions amĂ©ricaines : il figure sur la liste noire des entreprises chinoises privĂ©es de produits et de technologies amĂ©ricaines, ce qui l’a obligĂ© Ă  dĂ©velopper en urgence puces, OS et applications.

    S’y ajoutent l’interdiction de vente de ses terminaux sur le sol amĂ©ricain, tandis que le lobbying de l’administration Trump faisait des merveilles et fermaient Ă  l’équipementier de nombreux marchĂ©s, notamment sur les rĂ©seaux 5G en Europe. Sans oublier les tensions entre l’Inde et la Chine, qui n’arrangent pas les affaires de Huawei pour qui la porte du marchĂ© indien s’est fermĂ©e. 

    En juin 2019, la direction du gĂ©ant annonçait que les mesures prises lui permettraient d’absorber une bonne partie des dĂ©gĂąts de cette mise au ban. Force est de constater aujourd’hui que la situation est bien pire qu’anticipĂ© par Huawei. Reuters rapporte ainsi que le constructeur serait sur le point de vendre sa marque Honor, comptant pour un quart des smartphones vendus par Huawei au dernier trimestre.  

    L’entrĂ©e de gamme sacrifiĂ©e 

    On imagine donc que ce n’est pas de gaĂźtĂ© de cƓur que l’entreprise s'apprĂȘte Ă  cĂ©der Honor et ses terminaux d’entrĂ©e de gamme Ă  un consortium menĂ© par le principal distributeur de la marque, Digital China, ainsi que trois fonds d’investissements de Shenzen. L’opĂ©ration permettra au gĂ©ant de rĂ©cupĂ©rer quelque 15,2 milliards de dollars, dont il a bien besoin pour compenser ses pertes et continuer de chercher des poux Ă  Apple et Samsung sur le segment des smartphones haut de gamme.  

    Honor, fondĂ© en 2013 comme une filiale autonome de Huawei, conservera a priori l’ensemble de ses effectifs et de sa direction aprĂšs la clĂŽture de l’opĂ©ration. Reste Ă  savoir si sortir du giron de Huawei permettra Ă  la nouvelle entitĂ© de contourner les sanctions amĂ©ricaines, dont visiblement l’entreprise chinoise ne s’attend pas Ă  ce qu’elles s’allĂšgent avec l’élection de Joe Biden Ă  la prĂ©sidence des États-Unis.

  • La Maison Blanche lance ses derniers assauts contre la tech chinoise

    A quelques heures de la fin du mandat de Donald Trump, son administration met les bouchĂ©es doubles pour sanctionner les entreprises chinoises de la tech. Huawei a ainsi droit Ă  l’annulation des licences accordĂ©es Ă  ses partenaires amĂ©ricains, tandis que Xiaomi rejoint la liste noire et que Tencent QQ et AliPay font face Ă  une menace d’interdiction. 

    Donald Trump n’obtiendra peut-ĂȘtre pas le bombardement de l’Iran, mais il profite des derniĂšres heures de son mandat pour durcir les sanctions Ă  l’encontre des entreprises chinoises. A commencer par la bĂȘte noire du PrĂ©sident amĂ©ricain, Huawei. Le constructeur Ă©tait dĂ©jĂ  confrontĂ© Ă  une interdiction d’importer des technologies et composants amĂ©ricains. Mais un systĂšme de licences lui garantissait quelques exemptions : Intel par exemple continuait de fournir des puces au gĂ©ant chinois.

    Et voilĂ  que l’administration Trump repart Ă  la charge et supprime selon Reutersles autorisations accordĂ©es. Au grand dam des partenaires de Huawei : l’association des fabricants amĂ©ricains de semi-conducteurs ont ainsi vivement protestĂ© car ce sont quelque 150 licences qui pourraient ĂȘtre rĂ©voquĂ©es. Et l’équipementier ne sera peut-ĂȘtre pas le seul affectĂ© puisque Xiaomi vient de le rejoindre, avec huit autres sociĂ©tĂ©s chinoises, sur la fameuse liste noire

    Multiplication des sanctions

    L’Executive Order reproche au fabricant de smartphones ses liens avec le Parti Communiste et l’armĂ©e chinoise. “En particulier, le rythme et l'omniprĂ©sence de la diffusion aux États-Unis de certaines applications mobiles et de bureau connectĂ©es et d'autres logiciels dĂ©veloppĂ©s ou contrĂŽlĂ©s par des personnes en RĂ©publique populaire de Chine, y compris Hong Kong et Macao (Chine), continuent de menacer les sĂ©curitĂ©, politique Ă©trangĂšre et Ă©conomie des États-Unis”. 

    Et Donald Trump ne s’arrĂȘte pas en si bon chemin. On se rappelle de l’assaut infructueux contre TikTok et Wechat l’annĂ©e derniĂšre. La Maison Blanche rĂ©cidive et cherche Ă  faire interdire un ensemble d’applications d’origine chinoise, au mĂȘme motif de menace Ă  la sĂ©curitĂ© nationale. Sont visĂ©s Alipay, CamScanner, QQ Wallet, SHAREit, Tencent QQ, VMate, WeChat Pay et WPS Office.

  • Les États-Unis blacklistent 60 entreprises chinoises

    Le fabricant de semi-conducteurs SMIC fait partie de la liste et rejoindra d’autres entreprises chinoises interdites d’utilisation de produits d’origine amĂ©ricaine.

    MĂȘme Ă  un mois de son dĂ©part de la Maison blanche, Donald Trump serre encore un peu plus la vis et intensifie sa lutte commerciale contre la Chine.

    60 entreprises chinoises, la plus connue Ă©tant le fabricant de microprocesseurs SMIC, ont Ă©tĂ© bannies de commercialisation de leurs produits avec les États-Unis, a dĂ©clarĂ© le dĂ©partement du commerce amĂ©ricain dans un communiquĂ©, confirmant les rĂ©vĂ©lations de Reuters jeudi.

    « Cette action dĂ©coule de la doctrine de fusion militaire chinoise et de preuves d’activitĂ©s entre SMIC et plusieurs entitĂ©s du complexe militaro-industriel », a prĂ©cisĂ© le dĂ©partement, motivant sa dĂ©cision par l’intĂ©rĂȘt de « protĂ©ger la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure » du pays.

    SMIC a toujours dĂ©menti ĂȘtre liĂ©e Ă  l’industrie militaire chinoise, a rappelĂ© Reuters.

    Les autres entitĂ©s chinoises visĂ©es comprennent celles qui « autorisent les abus sur les ĂȘtres-humains, supportent la militarisation et les propriĂ©tĂ©s maritimes infondĂ©es en Mer de Chine, ayant acquis des articles amĂ©ricains en soutien Ă  des produits de l’armĂ©e populaire de libĂ©ration et les personnes impliquĂ©es dans le vol de secrets industriels amĂ©ricains », ajoute le dĂ©partement, citĂ© par Bloomberg.

    SMIC rejoint une liste de 275 entreprises chinoises pour lesquelles l’utilisation de produits de technologie amĂ©ricaine est interdite. Cette liste comprend notamment Huawei ou Hikvision.

    La Chine a dĂ©noncĂ© la dĂ©cision amĂ©ricaine vendredi 18 dĂ©cembre, prĂ©cisant qu’elle prendrait « toutes les mesures nĂ©cessaires Â» pour protĂ©ger ses intĂ©rĂȘts.

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