L’entreprise française Sesame IT change de nom et devient JIZÔ AI, marquant ainsi son orientation stratégique vers l’intelligence artificielle appliquée à la cybersécurité. Une évolution qui s’inscrit dans une tendance plus large du secteur, où l’IA joue un rôle croissant dans l’identification et la neutralisation des cyberattaques.
En octobre 2021, Facebook annonçait changer de nom pour Meta. « Au fil du temps, j’aimerais qu’on soit vus comme une entreprise de métavers », avait déclaré à l’époque Mark Zuckerberg. Quatre ans plus tard, le métavers semble être tombé aux oubliettes.
On souhaite à feu Sesame IT que son changement de nom lui soit plus profitable. L’entreprise a en effet annoncé opérer un changement d’identité en se renommant JIZÔ AI, pour mettre l'intelligence artificielle « au service de la cybersécurité des organisations », écrit-elle dans un communiqué. L’intelligence artificielle (IA) est souvent présentée par ces acteurs comme un atout majeur afin de renforcer la détection, la prévention et la réponse aux menaces.
« C'est l'aboutissement d'une évolution technologique et stratégique que nous avons entreprise ces dernières années. Ce nouveau nom incarne notre vision de l'avenir de la cybersécurité, où l'intelligence artificielle joue un rôle central dans la protection des infrastructures numériques », a déclaré Audrey Amédro, fondatrice et CEO de JIZÔ AI, citée dans un communiqué. JIZÔ AI dit ainsi vouloir se positionner comme un « acteur clé » dans la détection préemptive des menaces, qui consiste à identifier et neutraliser les cyberattaques, même les plus sophistiquées (zero-day, latéralisations, etc.), avant qu’elles ne se manifestent.
Des outils cyber intègrent toujours plus d’IA
L’entreprise a profité de l’occasion pour présenter une nouvelle solution éponyme reposant sur ce principe de détection préemptive, et qui embarque des capacités d’apprentissage continu en deep learning et d’analyse comportementale en temps réel.
Outre la recherche de menaces connues, l’outil analyse l’ensemble du trafic réseau pour repérer des comportements suspects. JIZÔ AI embarque un modèle propriétaire qui s’adapte en temps réel au réseau de l’entreprise, et un modèle de genAI qui génère des recommandations pour accompagner les équipes de sécurité.
2025 a été marquée par une phase d’intégration de capacités d’IA et d’IA générative dans les outils et services de cybersécurité. En décembre 2024, par exemple, l’intégrateur réseau et sécurité Nomios a intégré l’IA générative du français Qevlar AI dans ses centres opérationnels de sécurité (SOC) afin d’assister les analystes.
Quid de l’efficacité de l’IA pour épauler les équipes cyber et autres DOC ? Un rapport du Capgemini Research Institute, publié en novembre 2024, avançait que plus de 60 % des organisations qui utilisent ces technologies dans leurs SOC ont signalé une réduction de 5 % des temps de détection des incidents, 40 % ont déclaré une diminution de 5 % du temps de remédiation. Les gains sont donc, pour le moment, relativement limités, ce qui peut s’expliquer par une phase d’adoption qui consiste dans un premier temps à automatiser des tâches à faible valeur ajoutée. Toutefois, un autre exemple illustre ce que l’IA pourrait, à terme, être en mesure de faire. Google a annoncé, en fin d’année dernière, que son outil d'intelligence artificielle Bip Sleep avait détecté une faille zero-day dans SQLite, un moteur de base de données open source.