L'ouverture du procÚs entre Epic et Apple a vu les deux parties exposer leurs arguments et défenses. Epic dénonce l'imposition de rÚgles trop strictes pour les développeurs par l'App Store d'Apple, une situation qu'il qualifie d'abus de position dominante. Apple avance un systÚme ayant bénéficié à des milliers de développeurs.
Cela faisait un an que son dĂ©marrage Ă©tait attendu. Un an d'attente dâun procĂšs dont les dĂ©cisions pourraient remettre en cause le fonctionnement de lâApp Store.
Le procĂšs qui oppose Epic Games et Apple sâest ouvert lundi 3 mai, Ă Oakland en Californie. L'Ă©diteur de jeux vidĂ©os, notamment du trĂšs populaire Fortnite, accuse Apple d'abus de position dominante sur les conditions d'utilisation de son App Store.
Epic Games remet en cause deux aspects de la plateforme : lâobligation pour les software tiers dâĂȘtre distribuĂ©s sur lâApp Store ainsi que dâavoir recours Ă un leur systĂšme de paiement dont la commission sâĂ©lĂšve Ă 30 %. Une plainte similaire a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e devant la Commission europĂ©enne, en fĂ©vrier dernier.
« Jardin clos »
Epic Games a attaqué Apple en août dernier aprÚs que son jeu Fortnite a été retiré de la plateforme pour avoir mis en place son propre systÚme de paiement, rapportait The Verge.
« Je voulais que le monde voit Ă quel point Apple exerçait un contrĂŽle total sur les softwares iOS et quâil peut utiliser ce contrĂŽle pour refuser lâaccĂšs de certaines applications Ă ses utilisateurs », a dit Tim Sweeney, fondateur dâEpic Games, et rapportĂ© Reuters, admettant par lĂ mĂȘme savoir quâil enfreignait les conditions dâutilisation dâApple.
De leur cĂŽtĂ©, les avocats dâEpic Games ont avancĂ© quâApple avait construit un «jardin clos» avec lâApp Store dont le but Ă©tait dâattirer et de maintenir les dĂ©veloppeurs sur un marchĂ© dâun milliard dâiPhone pour ensuite tirer profit de fortes commissions. « La fleur la plus reprĂ©sentĂ©e de ce jardin est la plante carnivore », a formulĂ©, par analogie, lâavocate Katherine Forrest.
« Rien nâest plus loin de la vĂ©ritĂ© »
De son cĂŽtĂ©, Apple a avancĂ© que lâApp Store avait permis dâenrichir des milliers de dĂ©veloppeurs. Sur les 30 % de commission, les avocats de lâentreprise ont dĂ©clarĂ© quâil s'agissait d'une pratique habituelle dans le domaine.
« La chose la plus dangereuse quâEpic est en train de faire est quâelle instille lâidĂ©e Ă la cour que les consommateurs seraient bien mieux lotis si Epic faisait comme bon lui semble. Rien nâest plus loin de la vĂ©rité », a avancĂ© Karen Dunn, avocat reprĂ©sentant Apple , et rapportĂ© par le Washington Post. « Pour les consommateurs et les dĂ©veloppeurs, cela reviendrait Ă moins de sĂ©curitĂ©, de vie privĂ©e, de choix ainsi quâune moins bonne qualitĂ©, toutes les choses que les lois dâantitrusts cherchent Ă protĂ©ger», a-t-il ajoutĂ©.
Le procÚs reprendra à 17h30, heure française, et devrait durer trois semaines.