En juillet 2018, l’ESN française s’attaquait au marché nord-américain en procédant à l’acquisition de Syntel. Le rachat de cette entreprise américaine spécialisée dans les services applicatifs et principalement tournée vers les secteurs financiers coûtait à Atos la modique somme de 3,4 milliards de dollars. Le Français va pouvoir y rajouter 855 millions de dollars, montant de l’amende infligée par la justice américaine à Syntel, reconnue coupable de vol de propriété intellectuelle.
Atos, malheureux candidat au rachat de Gemalto, jetait son dévolu sur Syntel. Nous étions alors en juillet 2018 et l’ESN française se ménageait une tête de pont sur le continent nord-américain. Et quelle tête de pont ! Avec 23000 salariés, des clients prestigieux notamment dans les secteurs de la finances, de la banque et des assurances parmi lesquels FedEx et American Express, Syntel était une cible alléchante. “La très forte complémentarité entre Atos et Syntel en termes d’offre de services, de clients et de géographies nous permettra d’accroître considérablement notre présence en Amérique du Nord” expliquait alors Thierry Breton.
Mais il y avait anguille sous roche. Ou plutôt procès. Depuis 2015, l’ESN américaine spécialisée dans les services applicatifs avaient maille à partir avec son ancien partenaire, TriZetto. Editeur de logiciels oeuvrant dans le domaine de la santé, ce dernier avait été racheté par Cognizant et accusait Syntel, avec qui il travaillait auparavant, de vol de propriété intellectuelle.
Atos l’a mauvaise
L’affaire a fini devant les tribunaux et, le 27 octobre, le jury du tribunal du district sud de New York a déclaré Syntel coupable du détournement de secrets commerciaux et de la violation de la propriété intellectuelle de TriZetto et a condamné l’accusé à 855 millions de dollars de dommages et intérêts. Il est certain qu’Atos était au courant de l’affaire au moment du rachat, mais la pilule a du mal à passer.
Dans un communiqué, l’ESN signale qu’elle a déjà déposé une requête “contestant la validité des demandes de TriZetto” et en déposera une nouvelle pour obtenir l’annulation du verdict en sa défaveur. En effet, Atos soutient que TriZetto ne peut légalement demander plus de 8,5 millions de dollars dans cette affaire et estime que “le verdict du jury n’est étayé ni par les preuves présentées lors du procès ni par la loi applicable”. Il se réserve le droit de faire appel si ses recours devaient ne pas être entendu.