Après avoir attaqué en justice la décision du Pentagone d’attribuer JEDI à Microsoft, l’entreprise de Jeff Bezos demande que soit suspendue l’exécution du contrat tant que l’affaire est en cours d’instruction.
Fin octobre 2019 le Pentagone annonçait à la surprise générale l’attribution du contrat JEDI, qui représente jusqu’à 10 milliards de dollars sur dix ans, à Microsoft. Or AWS, qui avait jusqu’alors fait la course en tête, déposait deux semaines plus tard une plainte auprès de la Court of Federal Claims. L’entreprise s’estimait en effet lésée et dénonçait dans le processus d’attribution « des lacunes évidentes, des erreurs et un parti pris flagrant ».
En effet, au moment de l’annonce du Department of Defense, les bonnes feuilles du livre de Guy Snodgrass, un assistant de l’ancien secrétaire à la Défense étaient publiées. On y apprenait notamment que James Mattis, en poste de janvier 2017 à janvier 2019, avait reçu à l’été 2018 des instructions de la Maison Blanche d’empêcher Amazon de remporter le contrat. Donald Trump a en effet Jeff Bezos et son entreprise dans le collimateur.
Ingérences politiques ?
Selon Reuters, Amazon a déposé hier une nouvelle requête devant le tribunal réclamant la suspension de la réalisation du contrat. Un porte-parole d’AWS explique à l’agence de presse qu’il est « courant de suspendre l’exécution d’un contrat pendant qu'un litige est instruit, et il est important que les nombreuses erreurs d'évaluation et les ingérences politiques flagrantes qui ont influé sur la décision d'attribution du JEDI soient examinées ».
De son côté, l’actuel secrétaire à la Défense et successeur de James Mattis, Mark Esper, rejette ces accusations et assure que le Pentagone a pris sa décision de manière impartiale, sans subir de pressions extérieures. Une affirmation qui va à l’encontre de celles de Guy Snodgrass, qui explique que c’est moins leurs divergences sur la Syrie que son refus d'évincer Amazon qui seraient à l’origine de la démission de son prédécesseur.