D’après une association de défense des animaux, de nombreux primates utilisés comme cobayes par la startup américaine de neurotechnologie Neuralink sont morts à la suite des tests d'implants cérébraux. Une plainte a été déposée.
Bad Buzz pour Neuralink… La jeune pousse d’Elon Musk qui ambitionne de développer des composants électroniques pouvant être intégrés dans le cerveau est dans le collimateur des défenseurs des droits des animaux. Ces derniers accusent l’entreprise de mauvais traitements dans le cadre des tests pour ses implants. Pour rappel, ces puces serviront à un usage médical, notamment pour les personnes atteintes de handicapes. Neuralink souhaite également les utiliser à d’autres fins, comme un outil de pilotage de terminaux par exemple.
70% des primates sont morts
Avant d’en arriver là, c’est tout un protocole de tests que doit suivre l’entreprise. A partir de 2017, Neuralink a commencé à tester ses implants sur des primates. En août 2021, une première démonstration était diffusée sur Youtube. On y voyait un singe jouer au jeu "Pong" par la seule pensée. Un écran de fumée ? A en croire les accusations portées par le groupe de défense des droits des animaux, Physicians Committee for Responsible Medicine (PCRM), les singes utilisés comme cobayes ont été soumis des « souffrances extrêmes ».
D’après des informations de Business Insider, le PCRM a obtenu des centaines de documents (rapports vétérinaires, nécropsies…) relatifs aux tests effectués sur 23 cobayes à l’Université de Californie à Davis, avec laquelle Neuralink ne collabore plus depuis. Lesdits documents font état de « souffrances extrêmes résultant de traitements inadéquats des animaux et de la nature hautement invasive des implants cérébraux expérimentaux durant les tests ». Par exemple, selon les comptes rendus de l’Université de Californie à Davis, l’un des cobayes avait des doigts et des orteils manquants : « possiblement du fait d'une automutilation ou d'un autre traumatisme non spécifié ». Au total, 15 singes sur 23 sont morts à la suite d’hémorragies cérébrales, d’automutilations, d’euthanasies, d’infections etc. L’association estime que 9 lois sur le bien-être animal ont été violées de 2017 à 2020. Fort de ces documents, le PCRM a déposé une plainte début février auprès du département de l’Agriculture des États-Unis.
Des installations contrôlées
L’entreprise, de son côté, réfute les accusations dans un billet blog très détaillé. « Il est important de noter que ces accusations émanent de personnes qui s'opposent à toute utilisation d'animaux dans la recherche ». Ajoutant que les tests sur les animaux sont un passage obligé, et que Neuralink « n’est pas unique à cet égard ». La société assure que les animaux affectés au projet présentaient des conditions préexistantes sans rapport avec leurs recherches. Quid des mutilations ? De possibles résultats d’interactions violentes avec d’autres primates. « Aucune blessure de ce type n'est survenue à aucun moment aux animaux hébergés à l'UC Davis dans le cadre du projet de Neuralink. », affirme la startup qui ne manque pas de rappeler tous les programmes annexes lancés par elle, en faveur du bien-être animal.
Citons : la construction d’un vivarium abritant de nombreux animaux, dont les primates. Mais aussi l’édification d’une culture d'entreprise de discussions centrées sur les animaux auquel est associé un programme mensuel de récompenses pour les défenseurs des animaux. Neuralink dit s’être assurée qu’elle respectait les exigences de la loi en ayant fait contrôler ses installations par des inspecteurs locaux du Département de l'agriculture des États-Unis (USDA). Elle affirme qu’elle n’a jamais non plus reçu de citation des inspections de l’USDA. Neuralink prévoit toujours d’effectuer des premiers tests sur des cobayes humains en 2022.