La CNIL reproche à Amazon d’avoir collecté des données de productivité via les scanners des employés, qui informaient notamment les managers en cas d'inactivité de plus de 10 minutes.
Condamné à une amende de 32 millions d’euros par le gendarme de la vie privé en janvier pour avoir mis en place un système de surveillance de ses salariés jugé « excessivement intrusif », Amazon a annoncé vendredi dernier qu’il ferait appel de la décision.
« Nous sommes en profond désaccord avec les conclusions de la CNIL, qui sont factuellement incorrectes, et nous avons fait appel de cette décision devant le Conseil d’État », a déclaré le géant de la vente en ligne dans un communiqué.
La sanction de la CNIL découle d’une procédure ouverte en 2019 à la suite d’articles de presse et de plusieurs plaintes de salariés. L’autorité avait jugé le système de surveillance de l’activité et des performances des salariés excessif au regard du règlement général sur la protection des données (RGPD).
Des salariés soumis à une « pression continue »
Il était notamment reproché à Amazon d’avoir massivement collecté des données de productivité via les scanners des employés. Deux indicateurs étaient transmis aux supérieurs, à savoir le « stow machine gun », lorsque un article était scanné trop rapidement, en moins de 1,25 seconde, et l’« idle time », correspondant à une période d’inactivité de plus de 10 minutes. La CNIL a estimé que cette situation faisait peser une « pression continue » sur les salariés, devant justifier leurs quelques minutes d’inactivité.
Amazon a déclaré que ces systèmes de gestion étaient courants dans la gestion des entrepôts et qu’ils étaient « nécessaires pour garantir la qualité et l’efficacité des opérations et pour assurer le suivi des stocks et le traitement des colis dans les délais et conformément aux attentes des clients. Le seuil de déclenchement pointé par la CNIL va passer à 30 minutes, et le « stow machine gun » va quant à lui être supprimé.