Les deux plaintes portent sur la gestion des données personnelles par OpenAI, l’entreprise derrière le chatbot conversationnel ChatGPT.
C'est une première en France. Deux plaintes ont été déposées, mardi 4 avril, auprès de la Cnil contre le chatbot d’IA générative ChatGPT. La première plainte est à l’initiative de Zoé Vilain, avocate et présidente de l’association de sensibilisation aux enjeux du numérique Janus International. Après avoir créée un compte sur le site d’Open IA, la plaignante a constaté l’absence de conditions générales d’utilisation et de politique de confidentialité. « On n’est pas anti-tech, mais on souhaite une technologie éthique », a-t-elle déclaré à l’AFP.
L’avocate demande à la Cnil de l’aider à exercer son droit d’accès aux informations personnelles collectées par OpenAI. Elle explique avoir elle-même tentée d’obtenir ledit droit, mais sans succès.
Fake News
La deuxième plainte a été déposée par David Libeau, un développeur qui indique avoir pris connaissance d’informations personnelles à son sujet via ChatGPT. « Lorsque je demandais plus d’informations, l’algorithme a commencé à affabuler et à m’attribuer la création de sites web ou l’organisation de manifestations en ligne, ce qui est totalement faux », décrit-il. D’après le développeur, il s'agit d'une violation de l’article 5 du Règlement européen sur les données personnelles (RGPD). Un article qui stipule, entre autres, que les informations concernant des individus doivent être exactes, tenues à jours et « traitées de manière licite, loyale et transparente au regard de la personne concernée ».
Ces plaintes interviennent quelques jours à peine après le blocage de ChatGPT en Italie. L’autorité italienne de protection des données personnelles a « imposé une limitation temporaire immédiate » de ChatGPT dans le pays suite à des soupçon de violation de données personnelles. La Cnil italienne regrette aussi l’absence de mécanisme de vérification de l’âge qui pourrait exposer les enfants. OpenAI dispose de 20 jours pour se mettre en conformité, au risque de se voir infliger une amende jusqu’à 20 millions d’euros ou équivalant à 4% de son chiffre d’affaires annuel mondial.
Au Canada, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a annoncé ouvrir une enquête sur OpenAI concernant, roulement de tambours… la gestion des données personnelles. En Europe, un projet de régulation sur l’intelligence artificielle est dans les tuyaux et doit voir le jour en 2024.