Le rapport avait été demandé par le Président des Etats-Unis Joe Biden en mars dernier et visait à examiner les risques et les avantages des cryptomonnaies.
Après l’interdiction de l’activité de minage en Chine, près de 40% des mineurs de Bitcoin ont élu domicile aux Etats-Unis. Ce qui n’a visiblement pas été sans conséquences sur les performances environnementales déjà bien noircies de l’Oncle Sam.
D’après un rapport du White House Office of Science and Technology Policy, le coup carbone du cryptominage de Bitcoin nuit à la politique de lutte contre le réchauffement climatique aux Etats-Unis. « En fonction de l'intensité énergétique de la technologie utilisée, les cryptoactifs pourraient entraver des efforts plus larges pour atteindre une pollution carbone nette nulle (en 2050 ndlr) conformément aux engagements et aux objectifs climatiques des États-Unis », indique le rapport.
Selon les auteurs du rapport, le minage de cryptomonnaies en Proof of Work (PoW), consommerait autant d’énergie que l’ensemble des ordinateurs domestiques ou des éclairages résidentiels du pays. Pour rappel, le PoW demande l’exécution de nombreux ordinateurs (puissance de calcul) afin de valider et sécuriser des transactions. Problème, dans le monde, le mixe énergétique est encore largement dominé par les énergies fossiles. Et les Etats-Unis ne font pas exception. Si en 2020, le nucléaire et les renouvelables représentaient respectivement 20,6% et 22% de la production totale d’électricité du pays, le Gaz naturel et le charbon représentent toujours 39,2% et 16,9% de la production d’électricité.
Interdire le mining ?
En conséquence de quoi, les chercheurs estiment la production de cryptomonnaie représente entre 0,2% et 0,3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et entre 0,4% et 0,8% des émissions nationales. Ce qui correspond à entre 110 et 170 millions de tonnes métriques de de CO2 dans le monde et de 25 à 50 millions de tonnes métriques aux États-Unis. Et à lui seul, Bitcoin est responsable des deux tiers des émissions mondiales de GES des cryptomonnaies.
Pour tenter de lutter contre ce phénomène, le rapport suggère de surveiller les mineurs de cryptomonnaies afin de « mitiger les impacts » des fermes de minage. C’est aussi promouvoir : « l’utilisation de technologies de cryptoactifs respectueuses de l’environnement ». A ce titre, la blockchain Ethereum va abandonner courant septembre, le PoW, pour adopter la « preuve d’enjeu » (Proof of Stake, PoS). Un système bien moins gourmand en énergie.
Mais le rapport prévient que « si ces mesures s’avèrent inefficaces pour réduire les impacts, l’administration devrait explorer des actions exécutives, et le Congrès pourrait envisager une législation, pour limiter ou éliminer l’utilisation de mécanismes de consensus à haute intensité énergétique pour le minage de cryptoactifs ».