Le fraîchement élu président républicain Donald Trump a annoncé, mardi 12 novembre, qu’il comptait nommer le milliardaire Elon Musk à la tête du ministère de l’efficacité gouvernementale. Un département qu’il codirigera avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy.
Musk a eu sa carotte. Après avoir soutenu le candidat républicain à coup de 100 millions de dollars, le patron de Tesla devrait être récompensé par la direction du ministère de l’efficacité gouvernementale (DOGE) voulu par Donald Trump.
Ce DOGE, dont l’abréviation évoque le nom de cette cryptomonnaie mème à l’effigie d’un Shiba Inu, régulièrement soutenue par Elon Musk, n’a rien d’une blague, contrairement au memecoin.
« Ensemble, ces deux Américains formidables traceront le chemin pour mon administration afin de démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales », a écrit le 47e président des États-Unis dans un communiqué. Le ton est donné. Trump se risque même à dire que le DOGE pourrait bien être « le Manhattan Project de notre époque », en référence au programme de développement de la bombe atomique durant la Seconde Guerre mondiale.
Conflit d’intérêts en veux-tu en voilà
Elon Musk a indiqué dans un post sur X que les actions du DOGE seraient publiées en ligne par souci de transparence. « Chaque fois que le public estimera que nous supprimons quelque chose d'important ou que nous ne supprimons pas quelque chose de gaspilleur, n'hésitez pas à nous en informer ! » peut-on également lire. Le milliardaire ajoute : « Nous mettrons également en place un tableau de classement pour les dépenses les plus absurdes de vos impôts. Cela sera à la fois extrêmement tragique et extrêmement divertissant. »
Au vu du conflit d’intérêts que représente sa nomination, une question se pose : Elon Musk profitera-t-il de cette bureaucratie qu’il conspue ? En effet, l’homme est à la tête de plusieurs sociétés, dont Tesla, X, SpaceX, Neuralink, xAI et The Boring Company. Selon des estimations du New York Times, SpaceX a déjà bénéficié par le passé de près de 12 milliards de dollars avec la NASA et de 3,6 milliards de dollars avec le département de la Défense.
Sans compter que certains départements enquêtent actuellement sur des entreprises du milliardaire. Tesla est, par exemple, sous le coup d’une enquête de l’Autorité de la sécurité routière (NHTSA) concernant la vente d’un logiciel baptisé « Full Self Driving ». Elon Musk utilisera-t-il sa position pour faire pencher la balance en sa faveur, voire pour régler ses comptes ?