A peine la sanction pour Google Shopping est-elle tombée que la Commission planche sur la suivante. Cette fois-ci, les abus de la position dominante d’Android sont visées : l’amende promet d’être plus salée encore.
Le deuxième round s’engage. A ma droite, la Commission Européenne, à ma gauche Google. le premier reproche au second d’abuser de la position dominante d’Android pour pousser ses propres applications chez les OEM, aux dépens de celles de la concurrence. Gmail, Maps, Google Search, Chrome… on parle de bloating apps, que les constructeurs doivent préinstaller s’ils veulent produire un terminal sous Android.
Saisie par un groupe d’éditeurs, dont Yandex, la Commission européenne a communiqué ses griefs à Google en avril 2016. Or, selon Reuters, l’amende devrait tomber avant la fin de l’année. Deux sources « proches du dossier » expliquent qu’un panel d’experts a été réuni afin de formuler un second avis sur la question. Ce qui laisse entendre que l’enquête est arrivée à son terme.
Si cette deuxième équipe d’experts confirme les conclusions de la première, il ne restera plus à la Commission qu’à calculer le montant de l’amende qui sera infligée à Alphabet. Et si pour Shopping la sanction de 2,42 milliards de dollars établissait un nouveau record, celle à venir pourrait la surpasser.
La pub va faire mal
Lors du procès opposant Oracle à Google, on apprenait en 2016 qu’Android avait rapporté depuis 2008 31 milliards de dollars à son créateur. Mountain View ne donne pas de chiffres précis quant aux revenus générés par chacune de ses activités, mais on peut supposer qu’Android est bien plus profitable à Google que son comparateur de prix.
Mais, là encore, cette deuxième amende pourrait être une bagatelle en comparaison de la contredanse que la Commission considérera pour sa troisième enquête sur les abus de position dominante de Google. En effet, il est cette fois-ci question de publicité, plus de 80% du chiffre d’affaires de Google, 21,4 milliards de dollars générés au premier trimestre 2017.