L’association anti-IVG Les Survivants avait mis en ligne, rapidement après le décès de Simone Veil, un site à son nom pour défendre leurs convictions. La famille de celle qui va entrer au Panthéon n’a pas apprécié.
Simoneveil.com avait été mis en ligne rapidement (mercredi, jour de l'hommage national) après le décès de la femme politique française. Présenté sous forme de « web documentaire », il était en fait un détournement de l’association Les Survivants afin d’expliquer comment selon eux l’académicienne a en fait été « trahie dans ses intentions », rapport à son combat pour le droit à l’avortement.
« Après près de cinquante ans depuis la législation de l’IVG, que reste-t-il de l’héritage de Simone Veil dans le combat pour la santé et l’émancipation des femmes ? », pouvait-on lire alors sur le site. Mais l’initiative, perçue comme un détournement à des fins promotionnelles, n’a pas plu à la famille.
« Nous avons été informés par la famille de Simone Veil de l’existence de ce nom de domaine et des contenus associés, utilisant son nom et son image sans autorisation. Sur la base de ce signalement nous avons été amenés à prendre des mesures de suspension. Il s’agit là d’une procédure tout à fait normale et le client a été averti de la suspension du site internet par nos services », explique OVH à nos confrères de Ouest France.
OVH a suspendu notre site https://t.co/uUMDeO8eXi sans même nous avertir #HelloAsso, #OVH, à qui le suivant ? pic.twitter.com/fvIk9OYScT
— Les Survivants (@lessurviivants) 6 juillet 2017
Le site est donc désormais inaccessible. Pour rappel, comme nous le signalions sur Twitter, le nom de domaine avait été acheté par l’association en 2016.
L’asso anti-IVG "Les Survivants" a acheté le nom de domaine https://t.co/DXEjF4MxDP.. en 2016, via @streetpress https://t.co/F1sfO3JsRF
— L'INFORMATICIEN (@l1formaticien) 5 juillet 2017
Depuis sa mise en ligne, il a suscité beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux. De son côté l’association se défend. Emile Duport, à la tête du mouvement, estime que le site souhaitait simplement faire preuve de pédagogie. D’un point de vue légal, l’article 9 du Code Civil rappelle que « Chacun a droit au respect de sa vie privée » et que déposer un nom de domaine avec un nom patronymique se caractérise comme un « dépôt frauduleux ». D’un point de vue business, ça s’appelle un coup marketing.