Le vent a tourné pour HTC qui, en grandes difficultés, est obligé de céder une partie de ses activités. Enl’occurrence, l’accord est plutôt naturel puisqu’il travaillait déjà de concert avec Google pour la conception des smartphones de la gamme Pixel. Le géant de Mountain View met 1,1 milliard de dollars sur la table pour s’offrir cette activité, ses 2 000 ingénieurs et designers. Cela représente 50% du personnel de la R&D du constructeur taïwanais.
Cette acquisition marque définitivement la fin de la lente chute de HTC qui, en 2011 encore, revendiquait quasiment 9% des parts de marché des smartphones vendus dans le monde en volume. Depuis, c’est la dégringolade, au profit notamment de Samsung qui a réussi à imposer ses Galaxy. Pour Google, tout n’est pas à jeter. Les deux entreprises sont partenaires depuis 2008 et HTC a même lancé le premier smartphone sous Android, le HTC Dream, connu aussi sous le nom de T-Mobile G1. Il est aussi à l’origine du Nexus One (2010), de la tablette Nexus 9 (2014) et du premier smartphone Pixel (2016).
Lancé en septembre 2008, le T-Mobile G1, aussi appelé GPhone, est le premier smartphone sous Android et il a été conçu par HTC.
Bref, Google s’assure la présence d’ingénieurs qui ont une expérience certaine et une connaissance d’Android. Cela illustre aussi et surtout le fait qu’il ne compte pas abandonner de sitôt la bataille dans le matériel. C’est son second rachat en la matière après celui de Motorola Mobility en 2012, en partie revendu à Lenovo trois ans plus tard. Pour Google, ce rapprochement signifie également un meilleur contrôle sur la conception et la production, une expertise dont dispose HTC et qu’il cherchait à acquérir.
Dans un article de blog, Rock Osterloh, vice-président de la division matériel de Google, précise que l’accord prévoit une utilisation non-exclusive de la propriété intellectuelle de HTC. Car il en reste : le constructeur taïwanais devrait désormais se concentrer sur l’IoT, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle notamment.