Désireux de profiter d’un marché porteur, Google va accroître ses moyens en France d’ici l’an prochain. Il est question de 300 recrutements et d’expansion immobilière afin d’aider les entreprises à mieux s’emparer du numérique. Mais sur la fiscalité, Mountain View botte en touche.
Arrivé à la tête de Google France en avril dernier, Sébastien Missoffe a brossé le tableau des ambitions et projets du géant américain pour l’Hexagone, dans une interview donnée aux Echos. Car Google a bien l’intention d’y renforcer son implantation. Cela commencera « d’ici l’année prochaine » par le recrutement de 300 personnes, « des ingénieurs essentiellement », passant l’effectif à 1 000 salariés. En outre, le groupe va doubler la superficie de ses bureaux, à 20 000 mètres carrés.
L’objectif de cette croissance est de répondre aux besoins des entreprises françaises en transformation. « La France est encore en retard dans le numérique » explique Sébastien Missoffe. « 80 % des Français consomment via Internet, mais seulement 16 % des entreprises se sont lancées dans l'e-commerce. Il va falloir rattraper ce retard et cela représente une opportunité pour Google, nous devons aussi jouer un rôle ». Pour l’heure, il est surtout question de programmes de formation et de coaching.
D’autant que, selon le patron de Google France, il y a une véritable « envie » d’investir dans le « digital ». Même les pouvoirs publics iraient main dans la main avec Google. « Il y a une envie commune de faire avancer la France et une conviction partagée que le numérique peut jouer un rôle très positif. Nous avons donc des relations très constructives car notre objectif est commun » soutient Sébastien Missoffe. Ce qui ne saurait faire oublier les actions lancés par la Cnil à l’encontre de Google sur la question du droit à l’oubli. Et le redressement fiscal dont il a fait l’objet avant d’être cassé par la justice.
Le point noir de la fiscalité
Par ailleurs, sur le plan fiscal, Sébastien Missoffe ne répond guère aux reproches faits à son entreprise d’être un mauvais payeur. « Aujourd'hui, Google paye des impôts, nous sommes soumis à un taux moyen global de 20%. Le débat n'est pas « est-ce que nous payons » mais « où payons-nous » ». Gageons que la réponse à cette question intéresse aussi bien le fisc français que la Commission européenne.
On notera enfin que le directeur général de Google France livre quelques informations sur les lancements de produits Google en France. Les derniers Pixel, annoncés aux Etats-Unis mais toujours absent de notre côté de l’Atlantique ont « bien sûr vocation à être commercialisés en France ». Sans calendrier toutefois. Quant à Google Home, l’enceinte connectée de Google, elle connaît en France des débuts « très encourageant[s] ». Mais n’attendez pas non plus des chiffres de ce côté-là.