« Il devient de plus en plus pratique pour tout le monde de payer des biens et des services grâce à un portefeuille électronique, et une cybermonnaie pourrait jouer un rôle de catalyseur à un niveau plus global ». C’est ce qu’a expliqué Olga Skorobogatova, gouverneure de la Banque centrale de la Fédération de Russie lors du forum Finopolis qui se déroule à Sotchi, en Russie.
Cette nouvelle déclaration va dans le sens qu’a indiqué cette semaine le ministre russe des Finances, Igor Shuvalov. Il évoquait lui aussi la création d’une cybermonnaie nationale. Le ministre et la banque centrale travailleraient d’ailleurs déjà conjointement sur ce sujet. Ils s’accordent pour dire que ce serait une bonne manière de stimuler et de renforcer l’économie Russe. « Je pense qu’un cryptorouble devrait exister », a d’ailleurs affirmé Igor Shuvalov, ce qui ne laisse guère de place à l'interprétation.
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Pas de légalisation des cybermonnaies pour autant
En revanche, cela ne signifie pas que la Russie soit encline à légaliser les autres cybermonnaies, à l’image des célèbres Bitcoin ou Ether. La présidente de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabiullina, a quant à elle récemment réagi sur le sujet en présence de Vladimir Poutine : « La légalisation serait une perte de contrôle vis-à-vis des flux d’argent en provenance de l’étranger ».
Comme d’autres États, la Russie craint que l’utilisation de cybermonnaies ne conduise au blanchiment d’argent, du fait de l’anonymisation. « Aucun régulateur n’a encore réglé cette question », a souligné Olga Skorobogatova.
C’est aussi le signe que la communauté internationale s’agite et se cherche. Des projets ou bribes de projets se multiplient, malgré certaines réticences sur les ICOs par exemple. L’Inde réfléchit elle aussi à lancer sa propre cybermonnaie, le Lakshmi Coin. Pour les JO de 2020, Tokyo envisage de lancer le JCoin.