L’État doit-il se désengager d’Orange ? Oui, selon Xavier Niel

Sans vraiment (avoir l’occasion d’) expliquer le fond de sa pensée, le fondateur de Free estime que le rôle de l’État n’est pas d’être actionnaire d’entreprises privés dans le monde concurrentiel. 

A l’aise, affable, interrogatif ou ému même, lorsqu’il évoque Pierre Bergé, qui nous a quittés récemment : Xavier Niel passe par beaucoup d’émotions dans l’émission Clique Dimanche de Canal+. Ce qui nous concerne est à la fin de l’émission, lorsque le présentateur Mouloud Achour l’interroge : « Orange ca vous intéresse ? ». La question a le mérite d’être directe. 

Et la réponse concise : « Ca appartient à l’État français », sourit-il d’abord. « Ce n’est pas le rôle de l’État d’être actionnaire de sociétés privées qui sont dans le monde concurrentiel (…) Je pense que l’État doit se désengager d’Orange ». 

Pour mémoire, l’État est le plus gros actionnaire de l’opérateur historique, à hauteur d’environ 23%. Un désengagement serait synonyme d’une belle récolte de fonds pour l’État, qui pourraient être réinjectés ailleurs dans l’économie. « L’argent serait peut-être mieux utilisé par exemple pour régler les problèmes de logement », avance Xavier Niel, qui est peut-être sur la bonne voie. Car c’est effectivement l’un des souhaits d’Emmanuel Macron, relayé par son ministre de l’Économie Bruno Le Maire début septembre. « C’est une meilleure façon de dépenser de l'argent en finançant l'innovation plutôt que d'être emprisonné dans certaines compagnies qui ne sont pas stratégiques pour l'État français », expliquait-il alors. 

Si l’État venait à se désengager totalement d’Orange, il pourrait espérer en récolter 10 milliards d’euros environ. Cette somme pourrait être confiée à Bpifrance pour financer l’innovation justement. Et sur ce point, Xavier Niel semble être en accord avec Emmanuel Macron. D’autant plus que la participation de l’État dans une entreprise comme Orange est parfois perçue comme une forme d’ingérence. Ce fut le cas début 2016 lors de discussions entre Orange et Bouygues Télécom, auxquelles Iliad-Free était venu se mêler. Les négociations ont capoté pour bien des raisons, dont la suivante : Martin Bouygues voulait « entre 10 et 15% du capital » d’Orange. Mais ne souhaitant pas être dilué après l’opération, l’État avait freiné des quatre fers

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